Guerre en Ukraine. Le soutien économique de la Chine à la Russie pourrait se faire attendre



Dimanche 13 mars, plusieurs médias américains, dont le New York Times, ont affirmé, en s’appuyant sur les informations de responsables de l’administration Biden, que Vladimir Poutine avait sollicité l’assistance militaire et économique de Pékin dans le cadre du conflit en Ukraine. Ces informations étaient démenties dans la foulée par les diplomates chinois.

Le soutien que la Chine pourra apporter à la Russie dans les domaines économique et financier est relativement complexe à élaborer et dépendra de la faculté de Pékin à rester indemne de sanctions occidentales, écrit une experte bancaire dans les colonnes du webzine Nikkei Asia.

Alicia García Herrero, économiste en chef pour l’Asie-Pacifique de la banque Natixis, explore la possibilité d’une aide économique. Elle rappelle tout d’abord que, s’il a dénoncé les sanctions occidentales, Pékin n’a pas proposé son soutien à la Russie.

Dans une réponse à double face, on voit d’un côté les institutions financières de Pékin suivre religieusement les sanctions imposées par l’Occident, et de l’autre les responsables chinois annoncer la levée des restrictions sur les importations de blé russe et des investissements dans des sociétés russes qui pourraient souffrir des sanctions.”

Quand bien même la Chine serait prête à apporter à la Russie un soutien complet, elle ne pourrait pas absorber tous les hydrocarbures délaissés par l’Occident, notamment du fait du manque de pipelines connectés pour le gaz, indique l’économiste. Un seul pipeline existe pour le gaz, et la construction de nouvelles infrastructures reliant les deux pays commence à peine.

Pas d’alternative

Côté financier, la Chine dépend, pour ses transactions internationales, du réseau Swift, dont la Russie a été partiellement exclue, dit l’économiste, et elle ne dispose pas d’un système alternatif fiable pour l’instant. De plus, la Russie ne fait pas encore partie des accords permettant l’usage du yuan digital. En somme, poursuit l’autrice :

Le vrai coup de main que la Chine pourrait offrir concerne les 90 milliards de yuans [près de 13 milliards d’euros] que la Russie détient dans les livres de la Banque de Chine.”

Mais cette somme ne pourrait servir à Moscou que pour l’importation de biens chinois, souligne-t-elle. Et Pékin regarderait à deux fois avant de rendre ces fonds accessibles, en rupture des sanctions occidentales.

Voir aussi  Bo Bun vietnamien au boeuf : la vraie recette, facile et faite maison

À moyen terme, conclut l’autrice, la construction d’infrastructures pour les hydrocarbures et l’internationalisation du yuan permettront un soutien plus concret, mais la Chine se gardera de “tout geste qui pourrait la désigner comme cible des sanctions occidentales”. En particulier, elle sera très attentive aux décisions des investisseurs occidentaux quant à leur présence en Russie.



Source link

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *