Poutine et Xi sous l’empire commun du ressentiment


Peu après que la nouvelle de l’invasion de l’Ukraine par la Russie est apparue sur l’écran de mon ordinateur, j’ai reçu un courriel qui semblait signaler une nouvelle étape dans le démantèlement de l’ancien ordre mondial. J’avais des billets pour un concert du Philharmonique de Vienne au Carnegie Hall de New York, et le service clients m’annonçait que Valery Gergiev – “un ami et grand partisan du président russe Vladimir V. Poutine” – ne dirigerait plus l’orchestre. Nombre d’autres formations ont depuis coupé les liens avec ce chef.

Jusqu’à l’invasion russe, on pouvait encore penser qu’il était peu probable et peu sage que l’Occident se “découple” totalement de la Chine. Le départ de Gergiev illustre cependant le fossé qui se creuse avec le nouvel axe sino-russe, et ce désormais dans tous les domaines, des échanges culturels au commerce.

À l’heure où Poutine envahit l’Ukraine et où Xi Jinping manifeste une attitude revancharde à l’égard de Taïwan [autonome de fait mais considérée comme une province renégate par Pékin], nous assistons non seulement au bouleversement de l’ordre mondial et à la destruction du marché mondial, mais aussi à la suppression d’échanges culturels bénins.

Comment expliquer ce déraillement inattendu et dangereux ? Pourquoi Poutine jette-t-il les véritables intérêts de la Russie aux quatre vents en envahissant un voisin jadis frère ? Pourquoi Xi accepterait-il de sacrifier le miracle économique historique réalisé par son peuple pour s’emparer d’une petite île que la Chine n’a pas gouvernée depuis plus d’un siècle ? Pourquoi ces deux autocrates cèdent-ils à ces pulsions autodestructrices et s’aliènent-ils tant de pays importants, au moment où le monde devient aussi interdépendant ?

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Un discours partagé d’injustice historique

Premièrement, il importe de rappeler que les autocrates sont plus libres d’agir de façon débridée que les autres parce qu’ils n’ont que peu ou pas de contre-pouvoirs et d’équilibres politiques à prendre en compte. Les dirigeants “suprêmes” peuvent d

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Dessin de Martirena
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Source de l’article

Project Syndicate (Prague)

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