Netflix mise sur l’animation japonaise



Netflix a décidé d’étoffer son catalogue d’animes japonais pour conquérir de nouveaux abonnés dans le monde entier. L’édition nippone du magazine Wired décortique la stratégie de la plateforme américaine.

Le 8 avril, Netflix doit mettre en ligne la série d’animation La Voie du tablier, adaptée du manga de Kosuke Oono. Traduit en français aux éditions Kana, ce manga décrit le quotidien rocambolesque de Tatsu, un ancien redoutable yakuza reconverti en homme au foyer. Il doit batailler tout autant contre les fantômes de son passé que contre les ustensiles ménagers et les contraintes de son nouveau quotidien.

Très attendue, La Voie du tablier est l’une des treize séries d’animes qui seront diffusées cette année sur la plateforme américaine. Celle-ci a, fin 2020, annoncé avoir scellé un accord avec trois studios japonais et un coréen pour étoffer son offre.

L’anime, une valeur sûre

Signe de la popularité grandissante des animes, la moitié des abonnés à Netflix, soit 100 millions de personnes au total, ont vu au moins une série ou un film d’animation en 2020. De plus, la popularité de ces œuvres ne se limite plus au Japon, où la moitié des abonnés à la plateforme américaine leur consacrent en moyenne plus de cinq heures par mois, mais s’étend aussi à des pays étrangers comme la France, le Pérou et Taïwan. De quoi confirmer, à ceux qui en doutaient, que l’anime n’est plus le domaine réservé des geeks, écrit l’édition japonaise de Wired, qui analyse la politique de production de Netflix.

Face à l’engouement mondial pour les animes, Netflix s’emploie à diversifier son catalogue. Taiki Sakurai, le directeur de la production d’animes chez Netflix, explique que désormais des séries de comédie, à l’instar de Saiki Kusuo no Ψ Nan. Le retour (2019), qui prennent la vie quotidienne comme décor, séduisent les spectateurs étrangers. Et ce alors que “les œuvres diffusées par la plateforme étaient plutôt des films d’action, de science-fiction et de fantasy jusqu’ici”, affirme Sakurai, cité par le magazine.

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Concurrence internationale

C’est la filiale tokyoïte de Netflix qui s’occupera de produire la plus grande partie des animes annoncés. “Le Japon, c’est le seul pays où on peut procéder à toutes les étapes de production, allant de l’écriture de scénario jusqu’aux effets visuels, en passant par la mise en scène et la réalisation des dessins”, explique Sakurai au magazine. La montée en puissance de la plateforme américaine fait évoluer l’état d’esprit des auteurs nippons, qui avaient plutôt tendance à se concentrer sur le marché japonais jusqu’ici, se réjouit le directeur de la production :

Ils souhaitent désormais savoir quels genres d’œuvres sont populaires en dehors du Japon, et comment séduire les spectateurs étrangers. C’est une chose qui était improbable avant. Je sens qu’ils ont envie de se faire un nom au-delà des frontières de l’archipel.”

Cependant, les technologies et le savoir-faire des producteurs étrangers s’améliorent rapidement, et le secteur de l’animation japonais est confronté à une rude concurrence internationale. “Pour être honnête, je me dis parfois qu’on ferait mieux de travailler avec des studios taïwanais”, admet Sakurai, cité par Wired Japan. Autre source de préoccupation, le secteur, talonné par les boîtes de production de jeux vidéo, peine à recruter de jeunes pousses. “Il va falloir qu’on forme les gens de façon qu’ils puissent travailler dans les deux secteurs. Cela rassurera les créateurs”, raconte Sakurai.





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