Les talibans marchent vers Kaboul, l’Occident rapatrie ses ressortissants



Alors que les talibans contrôlent désormais les deux tiers de l’Afghanistan et poursuivent leur marche inexorable vers Kaboul, les capitales occidentales organisent le rapatriement d’urgence de leurs diplomates et ressortissants.

Après la prise jeudi de Kandahar et Herat, les deuxième et troisième villes du pays, les talibans se sont emparés vendredi de Pul-e-Alam, la capitale de la province de Logar. Une victoire qui les rapproche encore de Kaboul : la province n’est qu’à 25 kilomètres au sud de la capitale afghane, précise Arab News.

La moitié des provinces d’Afghanistan – soit les deux tiers du pays – sont passées sous contrôle taliban en une semaine. Une conquête éclair qui a surpris les observateurs par sa rapidité et sa facilité : dans la majeure partie des capitales provinciales, les insurgés n’ont rencontré qu’une faible résistance des forces gouvernementales.

Les talibans ont maintenant les yeux rivés sur les trois dernières grandes villes encore tenues par le gouvernement : Jalalabad, Mazar-i-Sharif et Kaboul.

La plupart des scénarios du renseignement occidental donnent 30 à 90 jours à la capitale avant de tomber aux mains des talibans, mais une source diplomatique a soufflé vendredi 13 août à CNN que Kaboul pourrait se retrouver “encerclée par les talibans d’ici une semaine, voire au cours des trois prochains jours”.

Moral à zéro

La résistance à Kaboul, siège du gouvernement et des chancelleries, sera probablement plus forte que dans d’autres villes du pays, et les talibans chercheraient à éviter des combats inutiles, croit savoir le correspondant diplomatique d’Al Jazeera.

Il affirme qu’Ismail Khan, l’un des plus célèbres chefs de guerre afghans, capturé jeudi par les talibans à Herat, a été dépêché par avion à Kaboul “pour délivrer à des hauts responsables de Kaboul un message des rebelles”. Les talibans voudraient “éviter des combats dans la capitale et ont des suggestions sur la façon d’y parvenir”, selon la chaîne qatarie.

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Mais au final, “Kaboul finira par tomber car les forces de sécurité ont le moral à zéro. Le gouvernement ne les soutient plus vraiment”, déclare au Wall Street Journal le sergent Khaluddin, l’un des soldats afghans assurant la défense de la capitale.

La réaction des capitales occidentales ces dernières heures semble lui donner raison. Car dans les chancelleries, on plie bagage. Après l’annonce jeudi par Washington de l’envoi de 3 000 soldats à Kaboul pour piloter l’évacuation des ressortissants américains, les premières unités sont arrivées dès vendredi soir.

L’ambassade américaine, qui va rapatrier la plupart de son personnel diplomatique, a par ailleurs commencé à détruire ses “documents sensibles”, ainsi que “les logos de l’ambassade et du Département d’État, les drapeaux ou tout objet qui pourrait être utilisé (par les talibans) à des fins de propagande”, rapporte The Hill.

Fermetures d’ambassades

De nombreuses autres ambassades ont annoncé leur fermeture ou la réduction drastique de leurs effectifs, souligne Le Temps. “En Europe, le Danemark et la Norvège ont annoncé vendredi la fermeture provisoire de leurs ambassades respectives à Kaboul et l’évacuation de tous leurs employés”, écrit le quotidien suisse. “La Finlande va pour sa part évacuer jusqu’à 130 Afghans ayant travaillé pour elle”.

Le ministère espagnol des Affaires étrangères, qui a également mis en place un plan d’évacuation de centaines de personnes, a assuré que si “la sécurité des citoyens espagnols reste (sa) première préoccupation”, il n’abandonnera “personne, ni les Afghans qui ont travaillé côte à côte avec (eux), ni leurs familles”, rapporte El País.

Traducteurs, chauffeurs, agents de sécurité : les chancelleries occidentales assurent qu’elles emmèneront avec elles les Afghans qui les ont aidées pendant toutes ces années. Mais elles laisseront derrières elles des centaines de milliers de personnes “craignant pour leur vie sous le joug des talibans, et qui cherchent un moyen de quitter le pays alors que les guichets de demandes de visas ferment les uns après les autres”, observe le Wall Street Journal.

“Les talibans se fichent du peuple. Il n’y a que la guerre qui les intéresse, et maintenant vous voyez (Kaboul) remplie de réfugiés”, déclare Yama Rashid au quotidien économique. “Ils disent que les États-Unis vont aider ceux qui ont travaillé pour eux. Mais que se passera-t-il pour nous autres ? Devons-nous juste mourir ?”.

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