Les personnes transgenres indonésiennes ont enfin droit à une carte d’identité



Après un long combat, les militants indonésiens LGBT ont enfin obtenu du ministère de l’Intérieur des facilités administratives pour que les personnes transgenres obtiennent une carte d’identité. Même si elles doivent toujours inscrire leur sexe de naissance, Koran Tempo salue cette avancée.

“Presque toutes les organisations et communautés LGBT mènent depuis des années une lutte dans la même direction, parce que la possession d’une carte d’identité est vitale pour que les personnes transgenres puissent accéder à des services importants, tels que la sécurité sociale, les banques et l’éducation”, explique Anggun à Koran Tempo.

Réalisatrice transgenre, Anggun a fondé la Trans Women Inclusion Foundation (Itan), qui milite pour l’obtention d’une carte d’identité pour les personnes transgenres. Le 2 juin 2021, les efforts d’Anggun et de ses amis ont porté leur fruit : le ministère de l’Intérieur a levé tous les obstacles bureaucratiques qui empêchaient les personnes trans d’obtenir un document d’identité en Indonésie.

Il suffit désormais aux personnes transgenres de déclarer leur nom, celui de leurs parents ainsi que leur lieu et sexe de naissance, sans avoir besoin de produire aucun document officiel. Depuis, plus de 400 transgenres ont obtenu une carte d’identité biométrique dans la capitale indonésienne.

Depuis 2013, avec le Centre des adolescents transgenres (Swara), la fondation Itan recense des centaines de personnes transgenres sans document d’identité à Jakarta. En effet, jusqu’à récemment, les personnes transgenres en Indonésie se voyaient refuser une carte d’identité sous prétexte que leur physionomie ne correspondait pas au sexe indiqué sur leur acte de naissance. Et bien souvent, elles ne pouvaient même pas produire d’acte de naissance ni les autres documents exigés par l’administration.

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“De nombreux amis transgenres ont émigré à Jakarta parce que leurs familles les ont rejetés et leur ont fait subir des violences en raison du choix de leur identité sexuelle. Ils arrivent de leur village dans la capitale sans avoir de papiers”, précise Anggun.

Ouvrir les yeux

Les membres du centre Swara se rendent dans les familles pour demander ces documents, mais la plupart du temps ils essuient un refus. À cela s’ajoute celui du chef du quartier à Jakarta de signer le certificat de résidence de la personne transgenre.

Le ministère de l’Intérieur permet désormais aux personnes transgenres d’“être photographiées avec la physionomie de leur genre actuel”. “Il n’est pas nécessaire qu’elle corresponde à leur sexe de naissance”, se réjouit Anggun.

La militante LGBT espère qu’avec cette politique progressiste du ministère de l’Intérieur, la société indonésienne va enfin ouvrir les yeux sur l’existence de ces minorités, jusque-là forcées de survivre en chantant dans la rue ou en se prostituant.





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