Au Japon, le sumo féminin se bat pour sa reconnaissance



Le sumo, sport de lutte emblématique de la culture japonaise, est traditionnellement réservé aux hommes. Les amatrices de la discipline sont pourtant nombreuses et voudraient voir leur pratique officiellement reconnue afin de pouvoir participer à des compétitions.

Plusieurs controverses ont agité ces dernières années le milieu du sumo professionnel, ou ozumo, sport de lutte pratiqué depuis près de 1 500 ans au Japon. En 2018 par exemple, un incident médical a mis en lumière ses traditions discriminantes : lors d’un tournoi de sumo près de Kyoto, un élu local s’est effondré sur le terrain en plein discours. Lorsque plusieurs femmes ont accouru pour lui porter secours, les organisateurs de l’événement les ont sommées de s’éloigner. En lien avec la culture shintoïste, les femmes sont considérées comme impures en raison de leurs menstruations et n’ont pas le droit d’approcher du dojo.

Une tradition jugée archaïque, qui a suscité de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux. “Beaucoup ont vu dans cet incident le reflet du traitement patriarcal des femmes au Japon, pays qui occupe la 120e place sur 156 du classement de l’égalité des sexes établi par le Forum économique mondial”, relate CNN. La chaîne américaine publie un reportage sur de jeunes amatrices de sumo décidées à faire évoluer leur sport.

Ces jeunes filles souhaiteraient tordre le cou aux a priori sur cette discipline et voir leur pratique officiellement reconnue, comme l’explique Senna Kajiwara, une adolescente de 12 ans qui a remporté la toute première édition d’un tournoi féminin en 2019. La jeune championne déclare au média américain :

Certaines personnes ne comprennent pas pourquoi je veux pratiquer le sumo, mais leur avis m’importe peu. On fait du sumo si on en a envie.”

Une tradition ancrée dans l’histoire

La pratique féminine du sumo ne date pas d’hier, comme le rappelle Eiko Kaneda, professeur à l’université des sciences du sport japonais de Tokyo, citée par CNN. Il existerait même des femmes sumo depuis la création de la discipline, et celles-ci sont mentionnées dans “le deuxième livre le plus ancien de l’histoire du Japon, intitulé Nihon Shoki [‘Les Chroniques du Japon’]” et datant du VIIIe siècle.

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Malgré les obstacles qui persistent, “les experts affirment que l’évolution des mentalités au Japon ouvre la voie à la pratique féminine du sumo”, commente CNN. La création en 2019 du premier tournoi national féminin de sumo est un signe encourageant.

Et la discipline aurait tout à gagner à inclure plus de femmes : ces dernières décennies, l’audience du sumo a beaucoup diminué, au profit d’autres sports comme le baseball et le football. En outre, le sumo ne pourra pas devenir un sport olympique sans augmenter le nombre de femmes et de filles parmi ses athlètes, précise CNN. En 2018, le Comité international olympique a reconnu le sumo comme un sport, mais celui-ci n’a pas encore sa propre épreuve aux Jeux.

Source

Fondée en 1980 par le magnat de la presse Ted Turner, Cable News Network (CNN) est la première chaîne d’information continue. Elle est passée dans le giron de Time Warner en 1996. CNN.com a été mis en ligne en 1995. Depuis 2008, le direct 

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