X-Legend – Plus de 15 000$ d’achats de loot boxes, mais jugé responsable de ses dépenses


Si un joueur engage des dépenses inconsidérées dans la boutique d’un MMORPG, est-il seul responsable ou l’exploitant a-t-il aussi une part de responsabilité ? Selon les juges taïwanais, le joueur doit assumer ses (mauvais) choix. 

Lorsque dans la boutique d’un MMORPG, un joueur engage des sommes importantes (voire inconsidérées au regard de ses propres moyens financiers), est-il seul responsable de ses dépenses ou l’exploitant du jeu a-t-il aussi une part de responsabilité à assumer ?
C’est la question qui a été soumise aux juridictions taiwanaises après qu’un joueur eu dépensé plus de 15 000 dollars dans la boutique de Laplace M, la version mobile du MMORPG Laplace développé par le studio X-Legend.

Laplace M

La presse locale rapporte les faits de l’affaire : le joueur en question souffrait manifestement de dépression et d’anxiété, et pour l’aider à tromper son ennui, un ami lui aurait conseillé de jouer en ligne (à Laplace M, donc). Le jeu intègre néanmoins des options visant à collectionner des ensembles d’objets (six objets promotionnels à réunir pour compléter le set), et ces objets s’obtiennent notamment via l’achat de loot boxes dans la boutique du jeu. Assez classiquement, les joueurs n’ont qu’une (toute) petite chance d’obtenir les objets les plus rares du set et le joueur en question aurait acheté plus de 3000 loot boxes (pour un total de plus de 15 000 dollars), sans parvenir à réunir tous les objets de l’ensemble.

Pour réunir la somme, il serait endetté auprès de sa banque et de ses amis, et du fait de sa passion pour le jeu, il aurait perdu son emploi. Le préjudice est manifeste et le joueur estimait que les pratiques commerciales du studio étaient déloyales et contraires aux principes du droit de la consommation – le studio l’aurait induit en erreur. Il a donc engagé des poursuites, réclamant le remboursement des sommes perdues, en plus de dommages et intérêts. 
Le tribunal en a jugé autrement. Si les juges considèrent certes que la « probabilité d’acquisition [des objets du set] est déraisonnable », le studio mentionne clairement que les loot boxes intègrent une part d’aléa et que le joueur n’a donc aucune garantie d’obtenir les objets convoités. Le droit commercial et de la consommation seraient donc respectés et selon les juges, le studio peut légitimement pratiquer des tarifs « déraisonnables » pour répondre aux attentes des profils de joueurs très fortunés à même de dépenser beaucoup (les « baleines » sont une cible commerciale à part entière) et le tribunal estime qu’il n’appartient pas au studio d’assumer les conséquences des mauvais choix du joueur (il n’avait pas les moyens d’une « baleine »), quand bien même il aurait été « en mauvaise santé physique et mentale » (manifestement, le joueur n’a pas été en mesure de démontrer ses affirmations en la matière).

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On retiendra donc que le joueur doit assumer ses choix, même s’ils sont déraisonnables, dès lors qu’il a été correctement informé par l’exploitant du jeu. Reste à déterminer si les moyens importants mis en oeuvre par les exploitants pour encourager les joueurs à dépenser (incluant parfois le recours à des psychologues) ne pourraient pas être aussi utilisés pour identifier les fragilités de certains joueurs et les freiner avant qu’ils engagent des dépenses inconsidérées – comme c’est déjà le cas dans les casinos, par exemple.



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