Un an après, la Chine fait tout pour faire oublier que le Covid-19 est apparu à Wuhan



Pékin essaie de redorer son image et ne plus être perçu comme le pays à l’origine de la pandémie, écrit le quotidien britannique The Guardian. Une véritable bataille d’information. Explications.

Plus de 60 millions de personnes dans le monde ont été contaminées par le virus du Covid-19 et près d’1,5 million en sont mortes depuis que fin décembre 2019, des cas mystérieux de pneumonie ont été signalés dans plusieurs hôpitaux de Wuhan. Le nouveau coronavirus serait apparu dans un marché de cette ville du centre de la Chine (province du Hubei). Et certains, dont Donald Trump notamment, n’ont pas hésité à parler de “virus chinois”.

Pour contrer ce genre d’accusations, Pékin se démène pour se défaire de l’image délétère de pays à l’origine de cette calamité mondiale, comme l’explique The Guardian. Le quotidien britannique souligne que Le Quotidien du peuple, journal officiel du régime, a affirmé la semaine dernière sur sa page Facebook que le virus ne venait pas de Wuhan. Le ministère chinois des Affaires étrangères avance quant à lui qu’il faut distinguer le lieu d’origine du virus et le lieu de la contamination à l’homme. Selon le Guardian toujours :

Des scientifiques chinois ont même soumis un article pour publication dans le Lancet – même si cet article n’a pas encore été validé par des pairs relecteurs. Cet article soutient que ‘Wuhan n’est pas l’endroit où la transmission d’humain à humain du Sars-CoV-2 s’est produite pour la première fois’ et suggère au contraire que le premier cas pourrait venir du ‘sous-continent indien’.

La majorité des scientifiques occidentaux donnent peu de crédit aux affirmations chinoises. Pourtant, des chercheurs italiens ont récemment avancé que le Sars-CoV-2 aurait circulé en Italie l’année dernière, probablement dès l’été 2019, soit des mois avant qu’il ne soit détecté à Wuhan, dans le centre de la Chine. Ces résultats étonnants “pourraient remodeler l’histoire de la pandémie”, prévient dans le South China Morning Post Gabriella Sozzi, chercheuse à l’Institut national du cancer de Milan, qui a dirigé l’étude publiée dans la revue à comité de lecture Tumori Journal.

Voir aussi  Au Pakistan, une brigade antiterroriste à rollers et féminisée

Une bataille d’image

Ce qui est en jeu semble finalement être moins de nature scientifique ou médicale que médiatique. Il s’agit pour la Chine de redorer son blason en promouvant plusieurs vaccins actuellement en cours de finalisation et en offrant son assistance matérielle dans des campagnes de vaccination. Bref, Pékin cherche à donner l’image d’une puissance qui soigne et non plus un pays qui contamine. “Mais la rancœur à l’égard de la Chine sera peut-être finalement plus difficile à éradiquer que le virus lui-même,” note le Guardian.

Cela explique que la Chine mette en avant son succès dans l’éradication sur son sol du Covid-19 et le retour à une vie (presque) normale pour ses habitants. C’est une façon d’affirmer sa puissance, ainsi que celle du parti communiste.

Pour autant, la remise en question des origines de la pandémie serait plus crédible, estime le Guardian, “si les autorités chinoises apportaient leur soutien à une enquête indépendante sur le virus”. Au lieu de cela, elles “ont fait de l’obstruction à plusieurs reprises”. En effet, des enquêteurs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en visite en Chine il y a plusieurs mois, n’ont pas pu accéder au marché de Wuhan, lieu présumé de l’origine du Covid-19. Et le Guardian de conclure :

Comprendre les origines du covid-19 est vital pour empêcher la survenue de la prochaine pandémie. Malheureusement, Pékin semble plus concentré sur la question de la responsabilité que de la connaissance.”

Source

L’indépendance et la qualité caractérisent ce titre né en 1821, qui abrite certains des chroniqueurs les plus respectés du pays. The Guardian est le journal de référence de l’intelligentsia, des enseignants et des syndicalistes. Orienté au

Voir aussi  Que Faire À Osaka - 10 Incontournables À Visiter Absolument !

[…]

Lire la suite





Source link

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *