C’était leur premier coup de fil depuis sept mois. Les présidents américain Joe Biden et chinois Xi Jinping ont “discuté de leur responsabilité commune” dans les tensions persistantes entre les deux plus grandes puissances économiques dans le monde, rapporte le Guardian.
L’appel, qui a duré 90 minutes, s’est fait à l’initiative du président américain. Selon la Maison blanche, il a permis aux deux dirigeants de s’accorder à “veiller à ce que la concurrence ne ‘dégénère pas en conflit’”.
De la franchise
Du côté américain, on explique que la discussion “approfondie et stratégique” a porté sur les points de convergence et de divergence des “intérêts, valeurs et perspectives” de chacun et que les deux présidents ont convenu de s’engager “ouvertement et franchement”.
Du côté chinois, la discussion, qualifiée de “franche et approfondie”, a permis au président chinois de faire valoir que “la capacité de la Chine et des États-Unis à bien gérer leurs relations est déterminante pour l’avenir du monde”. Et Pékin souligne que le dirigeant chinois a donné l’autorisation à son administration de “travailler avec ses homologues américains” sur l’urgence climatique, la réponse au Covid-19 et la reprise économique, “sur la base du respect des préoccupations fondamentales de chacun”.
De l’agressivité
Cette apparente belle entente vient contredire la réalité des relations sino-américaines. Les Américains se plaignent depuis des mois de “l’agressivité croissante” de Pékin en mer de Chine et vis-à-vis de Taïwan. Le soutien américain à l’île dont la souveraineté est contestée par la Chine, a accentué les perspectives de conflit, rappelle le quotidien britannique. Quant à la Chine, elle se plaint de l’interférence américaine dans ses “affaires intérieures” à propos de Hong Kong ou du Xinjiang.
C’est avec la présidence Trump que les relations bilatérales ont commencé à se dégrader, note le quotidien. Et malgré le coup de téléphone à son homologue chinois peu après l’arrivée de Joe Biden à la Maison blanche, la première réunion bilatérale au sommet en mars, à laquelle participaient le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, avait “dégénéré” en déclarations publiques “hostiles”.
La semaine dernière, John Kerry a rencontré Wang Yi sans plus de succès. Bref, “les efforts récents pour faire progresser les relations sont au point mort”, explique le Guardian. Le coup de fil des deux présidents suffira-t-il à apaiser les tensions ?