Les États-Unis tireront-ils les leçons de la débâcle afghane ?



En voulant bâtir une démocratie à leur image, les États-Unis ont fait preuve d’arrogance et d’une naïveté récurrente dans leur histoire, écrit le New York Times.

Un chapitre de notre histoire vient de prendre fin : ouvert il y a vingt ans lorsque deux avions détournés ont été jetés sur des gratte-ciel américains, il se termine aujourd’hui sur des images d’Afghans désespérés tentant de s’accrocher à des avions américains pour fuir le changement de régime à Kaboul – certains sont tombés, l’un d’eux a été retrouvé mort dans le train d’atterrissage d’un appareil.

Cela signe l’échec d’une entreprise colossale, bipartisane, qui aura vu les États-Unis investir des moyens militaires, financiers et diplomatiques gigantesques pour vaincre une idéologie hostile visant l’instauration d’un Émirat islamique d’Afghanistan. Sur quatre mandats présidentiels (deux républicains et deux démocrates), plus de 2 400 Américains y auront laissé la vie, plus de 1 000 milliards de dollars auront été dépensés, pour des objectifs toujours mouvants, et pour beaucoup inatteignables.

Le rideau est tombé sur l’ère de l’après-11 Septembre, avec la reconquête par les talibans du pays qui avait servi de base aux attentats contre les États-Unis : la boucle est bouclée, et cette débâcle complète achève d’inscrire douloureusement l’Afghanistan dans la mémoire nationale.

Plus d’engagements à durée indéterminée

Des erreurs, des illusions et une naïveté (ou une arrogance) tout américaine quant à la capacité des États-Unis à refaçonner le monde à leur image ont permis aux talibans de reprendre facilement le pouvoir près de vingt ans après en avoir été chassés ; mais un autre facteur, plus fondamental, a joué. Face à une Chine qui s’affirme, les priorités de la nation ont changé. Le pouvoir relatif des États-Unis n’est plus ce qu’il était il y a vingt ans. Le pays n’a plus la même capacité à engager des moyens dans des luttes lointaines, ni la volonté de le faire. Hors guerre froide, les Américains ne sont guère enclins à ces engagements militaires à durée indéterminée qui jadis permirent de consolider la démocratie en Allemagne, au Japon, en Corée du Sud et ailleurs.

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“En tant que président, je serai intraitable : nous devons nous consacrer aux menaces d’aujourd’hui, celles de 2021, pas aux menaces d’hier”, a déclaré Joe Biden pour défendre sa décision de poursuivre un retrait rapide des forces militaires. “Des soldats américains ne peuvent ni ne doivent livrer une guerre, et encore moins laisser la vie dans une

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Roger Cohen

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Avec 1 600 journalistes, 35 bureaux à l’étranger, 130 prix Pulitzer et quelque 5 millions d’abonnés au total, The New York Times est de loin le premier quotidien du pays, dans lequel on peut lire “all the news that’s fit to print”

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