En Thaïlande, record de poursuites pour crime de lèse-majesté



Après trois années de répit, le gouvernement thaïlandais a de nouveau recours à la loi encadrant le crime de lèse-majesté pour poursuivre les meneurs des manifestations en faveur de réformes démocratiques.

Au moins 23 Thaïlandais sont poursuivis pour crime de lèse-majesté, annonce le journal thaïlandais Khaosod. Une hausse des poursuites qui touche en particulier les meneurs des manifestations récentes d’étudiants appelant à une réforme de la monarchie.

Selon Jatupat “Pai” Boonpattararaksa, l’un des activistes poursuivis :

Utiliser l’article 112 empêche toute liberté d’expression et toute justice.”

Le Premier ministre, Prayut Chan-ocha, avait prévenu que les autorités utiliseraient tous les moyens légaux contre les meneurs du soulèvement étudiant qui, depuis plus de cinq mois, réclame la démission du gouvernement et des réformes constitutionnelles, notamment pour encadrer l’institution royale.

Un outil politique

Ce nombre de poursuites au titre du crime de lèse-majesté est le plus élevé comparé à ces dernières années, souligne Poonsuk Poonsukcharoen, un avocat membre du groupe des Avocats thaïlandais pour les droits de l’homme, qui représente les accusés. Ce texte n’avait pas été utilisé ces trois dernières années.

L’avocat rappelle :

Prayut avait annoncé lui-même en juin dernier que le roi lui avait demandé de ne pas utiliser ce texte. Mais il est clair que ce n’est plus le cas. Cette loi est devenue un outil politique.”

Le crime est passible d’une peine maximum de quinze ans de prison.

Longtemps ignoré, l’usage de l’article 112 s’est développé dans le pays à partir du milieu des années 2000, durant la fin du règne du roi Bhumibol Adulyadej. Une période de vive agitation politique suite au coup d’État militaire de 2006 contre le Premier ministre Thaksin Shinawatra. Les partisans du Premier ministre renversé se sont notamment mobilisés au sein du mouvement des “chemises rouges”, organisant des vagues de manifestations dans les rues.

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“Les procès pour lèse-majesté se tiennent parfois en secret au nom de la ‘sécurité nationale’, et les médias sont encouragés à ne pas les couvrir”, précise Khaosod.

Signe de fermeté du gouvernement

En se présentant à la police pour entendre les charges retenues contre lui, Somyot Prueksakasemsuk, l’un des accusés, a lancé :

Je n’ai rien fait de mal. J’ai dit la vérité et je me battrais jusqu’à la mort sans fuir. Au bout du compte, je sais que je serai vainqueur, car la situation a évolué.”

“Bien que le texte couvre ‘les insultes et les menaces’ proférées contre le roi, la reine, la régente et l’héritier, les autorités usent de cette qualification pour poursuivre toute prise de position jugée critique envers la monarchie”, précise Khaosod. D’ailleurs, poursuit le journal, “abolir ce crime fait partie des 10 demandes de réformes formulées par les militants”.

Sunai Phasuk, de l’organisation Human Rights Watch, analyse :

Réactiver ainsi les poursuites pour lèse-majesté signale que le gouvernement n’entend pas faire de compromis avec les manifestants prodémocratie.”

Source

“Nouvelles fraîches”, né en avril 1991, a été créé pour toucher un public plus provincial que les autres titres du groupe Matichon. Bien que ses pages soient largement consacrées aux faits divers, aux loisirs et à une couverture locale, il traite

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