En Chine, l’homme qui en savait trop est désormais en prison



Ancien responsable au plus haut niveau des enquêtes de police visant des personnalités politiques accusées de corruption, Fu Zhenghua est à son tour mis à l’ombre. Xi Jinping a enclenché un cycle de répression sans fin, écrit un ancien chef du bureau de Pékin du magazine Nikkei Asia.

En Chine, la semaine de vacances qui a commencé le 1er octobre avec la fête nationale a donné au commun des Chinois le temps de se détendre et de voyager. Mais cette époque de l’année coïncide aussi, souvent, avec des séismes politiques, et cette année n’a pas dérogé à la règle. Le 2 octobre, un poids lourd du Parti, qui savait tout des luttes de pouvoir menées par le président Xi Jinping, vient de tomber en disgrâce.

La Commission centrale pour l’inspection de la discipline, principal organe anticorruption du Parti communiste chinois (PCC), vient de faire savoir que l’ancien ministre de la Justice, Fu Zhenghua, faisait l’objet d’une enquête pour “manquement grave à la discipline”.

Fu Zhenghua, 66 ans, est membre titulaire du Comité central, la crème du Parti. La neutralisation de ce personnage qui a longtemps été le patron de la justice et de la police a provoqué une onde de choc considérable sur l’échiquier politique chinois.

Fu a supervisé les enquêtes qui ont envoyé bien du monde derrière les barreaux. Le fait qu’il soit aujourd’hui visé à son tour risque de semer le doute sur la légitimité de ses enquêtes passées. L’événement est donc d’importance.

“Il me faisait l’impression d’un technocrate qui a commencé par instruire des dossiers avant de grimper les échelons un à un”, confie une source au sein du Parti.

Mais cette affaire, c’est celle d’un homme qui en savait trop. On l’a poussé vers la sortie manu militari. À partir de là, tout peut arriver.”

Quand la cible était Zhou Yongkang, patron de Fu Zhenghua

Parmi les enquêtes menées par Fu Zhenghua, il y a celle sur Zhou Yongkang, ancien membre du Comité permanent du Bureau politique, le principal organe décisionnaire du PCC. Jusqu’en 2012, en sa qualité de numéro 9 du Parti, Zhou supervisait tous les organes de justice et de police de l’empire du Milieu.

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Il a dû sentir le nœud coulant se resserrer autour de sa gorge, car il avait bâti un vaste réseau d’information reposant sur ses anciens subordonnés au sein des services de police, et pouvait compter sur différents canaux qui lui faisaient remonter des informations sensibles. En décembre 2013, le Comité permanent du Bureau politique a reçu un rapport sur ses manquements à la discipline et  décidé d’ouvrir une enquête à son encontre, au titre de la fameuse campagne anticorruption de Xi Jinping [parvenu au pouvoir un an plus tôt].

C’était la toute première éviction d’un ancien membre du Comité permanent du Bureau politique, et la transgression d’une règle tacite au sein du Parti. Fu Zhenghua, qui avait la réputation d’

[…]

Katsuji Nakazawa

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Connu sous le nom de Nikkei Asian Review jusqu’en septembre 2020, le magazine Nikkei Asia conserve la même ligne éditoriale. Une couverture rigoureuse de l’Asie qui souligne l’intérêt du groupe japonais Nikkei sur la

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