Le 14 février 2022, c’est la “fête des amoureux”. En écrivant ces trois mots, je les trouve ridicules, et indignes.
Sur le papier, ils sont promesse d’amour et de choses aimées, d’une proximité encore plus grande que celle que l’on a avec ses propres parents, mais en fait, ce sont des chaînes et des cadenas. Dans l’enfer de Xuzhou [ville du Jiangsu, dans l’est du pays], une femme folle se traîne par terre ; plus loin, une mère de huit enfants a divulgué un secret du Ciel :
Ce monde ne veut pas de moi !”
Tout est dit : “Je suis exclue du reste du monde, contre lequel je me dresse, dans une solitude absolue”, avec pour toute conscience de soi, dans cette solitude, celle d’une existence soumise, dans le froid et le désespoir. [En janvier, une vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux, montrant une femme souffrant de troubles mentaux enchaînée dans un cabanon. En septembre 2021, une première femme avait été découverte dans une grotte. Outre l’enquête policière en cours, la province du Jiangsu a ouvert une enquête le 17 février.]
La vue de cette mère de huit enfants a créé une émotion plus grande encore que celle qu’auraient suscitée toutes les merveilles du monde, elle a gâché la fête du printemps, la fête des amoureux, et va bientôt ruiner la journée de la femme. Et Xiao Huamei [nom d’une femme disparue au Yunnan, attribué à l’une des captives], cette folle qui rampe dans le hangar d’à côté, est-ce toi ? Tu te traînes par terre, dans ton urine et tes excréments, toute dépenaillée, moins bien traitée qu’un cochon ou un chien. Dans cette préfecture de Fengxian, à Xuzhou, les disparitions et enlèvements de femmes sont si fréquents qu’une telle affaire a
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