En Chine, il faut libérer les femmes captives de leurs chaînes 



De région pauvre à région pauvre, des trafiquants vendent des Chinoises en mariage à des hommes sans promise. Le phénomène est ancien et connu, mais plusieurs femmes captives ont ainsi été découvertes récemment, suscitant l’indignation générale. Sur la plateforme hongkongaise Matters, la réalisatrice de documentaires Ai Xiaoming lance un appel vibrant à briser ces chaînes.

Le 14 février 2022, c’est la “fête des amoureux”. En écrivant ces trois mots, je les trouve ridicules, et indignes.

Sur le papier, ils sont promesse d’amour et de choses aimées, d’une proximité encore plus grande que celle que l’on a avec ses propres parents, mais en fait, ce sont des chaînes et des cadenas. Dans l’enfer de Xuzhou [ville du Jiangsu, dans l’est du pays], une femme folle se traîne par terre ; plus loin, une mère de huit enfants a divulgué un secret du Ciel :

Ce monde ne veut pas de moi !”

Tout est dit : “Je suis exclue du reste du monde, contre lequel je me dresse, dans une solitude absolue”, avec pour toute conscience de soi, dans cette solitude, celle d’une existence soumise, dans le froid et le désespoir. [En janvier, une vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux, montrant une femme souffrant de troubles mentaux enchaînée dans un cabanon. En septembre 2021, une première femme avait été découverte dans une grotte. Outre l’enquête policière en cours, la province du Jiangsu a ouvert une enquête le 17 février.]

La vue de cette mère de huit enfants a créé une émotion plus grande encore que celle qu’auraient suscitée toutes les merveilles du monde, elle a gâché la fête du printemps, la fête des amoureux, et va bientôt ruiner la journée de la femme. Et Xiao Huamei [nom d’une femme disparue au Yunnan, attribué à l’une des captives], cette folle qui rampe dans le hangar d’à côté, est-ce toi ? Tu te traînes par terre, dans ton urine et tes excréments, toute dépenaillée, moins bien traitée qu’un cochon ou un chien. Dans cette préfecture de Fengxian, à Xuzhou, les disparitions et enlèvements de femmes sont si fréquents qu’une telle affaire a

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L’intégrité physique des femmes, une priorité

Le scandale des femmes captives de Xuzhou intervient alors que la loi sur la protection des droits des femmes, qui date d’une trentaine d’années, est en plein processus de révision, écrit le magazine économique Caixin. En un mois d’enquête publique, 80 000 personnes ont émis plus de 400 000 recommandations, soit 100 fois plus que pour la loi sur les sociétés également en cours d’étude. “La chaleur d’un tel débat souligne la faiblesse des garanties apportées aux droits des femmes”, commente l’hebdomadaire : “La situation est véritablement grave.” Car si la position sociale d’un grand nombre de femmes s’est élevée, et si la défense de leurs droits est essentielle, “il est encore plus urgent, pour qu’elles aient la liberté d’agir, qu’elles aient la garantie de ne pas vivre dans la peur, mais dans la sécurité de leur intégrité physique”.

Auteur

Ai Xiaoming

Réalisatrice indépendante de films documentaires, Ai Xiaoming s’est attachée à dépeindre certaines des luttes sociales les plus marquantes des dernières décennies en Chine. Elle est aussi une chercheuse connue pour son implication dans l’action pour les droits des femmes. Née en 1953, elle a enseigné à l’université Sun Yat-sen de Canton.

Source

Matters est une plateforme opensource de publication de contenus en chinois, qui avance un total de 80 000 contributeurs. Créée par la journaliste Zhang Jieping, la plateforme a été enregistrée en 2019 à Hong Kong et l’espace de discussion public qu

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