En fin de compte, Donald Trump a-t-il été si terrible que cela depuis son installation à la Maison-Blanche ? Certains Américains disent “qu’il est malade, qu’il est fasciste, qu’il est la parodie grotesque de ce que doit être un président”. Mais en réalité, “dans un monde dirigé depuis longtemps par des présidents américains, il n’est pas très différent des autres présidents que nous avons connus au cours du dernier demi-siècle”, observe Mohammed Hanif, dans une tribune publiée par le Guardian.
Selon le célèbre écrivain pakistanais, dont le roman Attentat à la mangue sur la fin du règne du dictateur Zia avait fait grand bruit lors de sa parution en 2009, les prédécesseurs de Trump ont pu avoir “une meilleure syntaxe, porter des costumes mieux ajustés, avoir des mouvements de danse plus fins, ne pas être de fiers ‘attrapeurs de chatte’ ou des ‘escrocs fiscaux rusés’”, le fait d’être “un intimidateur de classe mondiale” a toujours “fait partie du job”.
Tous les présidents américains ont fait des ravages à l’étranger
Les États-Unis ont toujours élu “un tyran” dont ils attendent qu’il combatte le mal, “c’est-à-dire le reste du monde”, tout en mangeant de la dinde à Thanksgiving. À l’étranger, tous les présidents américains ont fait “des ravages, envahi et détruit des endroits dont ils ne pouvaient jamais prononcer le nom, accueilli des dictateurs meurtriers du monde entier à Camp David, qu’ils ont remplacés par d’autres encore plus sanguinaires”.
Mohammed Hanif se souvient de Nixon, Carter, Reagan, Bush père et fils, Clinton… Chacun d’entre eux a commis d’énormes dégâts au Pakistan, au Bangladesh et en Afghanistan. Même Obama, qui a été “l’un des présidents les plus aimés de ces derniers temps, le genre d’homme avec qui on pouvait imaginer prendre une bière”, a délégué les tueries “aux algorithmes et aux drones”, tandis que sa politique étrangère laissait la Libye “anéantie”.
À la fin de son mandat, les États-Unis “lâchaient l’équivalent de près de trois bombes par heure chaque jour”, ce qui n’a pas empêché Obama de recevoir en 2009 le prix Nobel de la paix.
Amis américains, élisez la personne qui, selon vous, sauvera l’âme américaine, conclut le romancier de Karachi, “mais ne l’envoyez pas dans le monde pour nous sauver”.