Un tribunal de l’État indien du Karnataka interdit le hidjab dans les salles de classe



La haute cour du Karnataka, État du sud de l’Inde dirigé par la droite nationaliste hindoue, a confirmé l’interdiction du port du voile dans les salles de classe. Les étudiantes musulmanes qui avaient saisi le tribunal contre cette mesure peuvent désormais faire appel auprès de la Cour suprême.

La haute cour du Karnataka, à Bangaloire (sud de l’Inde), a tranché : “Nous sommes de l’opinion que porter le hidjab pour des femmes musulmanes ne constitue pas une part essentielle de la pratique religieuse dans l’islam”, ont estimé trois juges, cités par la chaîne d’information New Delhi Television. Plusieurs semaines après de violentes manifestations dans cet État dirigé par le BJP du Premier ministre Narendra Modi (droite nationaliste hindoue), le tribunal a donc confirmé l’interdiction de porter le voile dans les salles de classe.

La cour a rejeté le recours de cinq élèves musulmanes contre la récente interdiction mise en place par le gouvernement du Karnataka. Le 5 février, celui-ci avait interdit les vêtements “perturbant l’égalité, l’intégrité et l’ordre public dans les écoles et les collèges”. “Maintenant cette décision, la haute cour a jugé qu’un uniforme scolaire était une restriction raisonnable à laquelle les étudiants ne pouvaient s’opposer”, précise New Delhi Television.

Les étudiants ont désormais la possibilité de faire appel de cette décision devant la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire du pays. “La Constitution nous autorise à pratiquer notre religion. Nous sommes secoués, nous avions tant d’attentes. Nous n’irons pas au lycée sans hidjab”, ont déclaré les jeunes filles devant des journalistes, promettant de se battre contre cette décision.

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Marginalisation des femmes musulmanes

La polémique est née de la décision prise par un lycée public du Karnataka d’interdire aux jeunes filles musulmanes de suivre les cours voilées, au mois de janvier. Cette mesure a fait boule de neige, les restrictions de ce type se propageant dans les écoles et les universités du Karnataka. Et la situation s’est envenimée lorsque ces étudiantes ont fait grève, tandis que certains de leurs camarades hindous ont lancé des contre-manifestations en portant des écharpes safran, couleur associée à l’hindouisme.

La polémique a même attiré l’attention au Pakistan voisin : le 8 février, la jeune Malala Yousafzai, Prix Nobel de la paix en 2014, a demandé sur Twitter aux dirigeants indiens de “cesser la marginalisation des femmes musulmanes”.

En Inde, où les musulmans représentent 14 % de la population, le verdict a été suivi de près. “La polémique a polarisé les opinions, les critiques y voyant une nouvelle tentative de la part du gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi de marginaliser les musulmans”, explique BBC Hindi. Mais le BJP, qui dirige aussi le Karnataka, nie vouloir créer un fossé entre les communautés religieuses.





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