pour la France, y a-t-il une alternative à l’Otan ?



Pour Paris, l’alliance Aukus entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie montre une nouvelle fois que l’Otan a fait son temps. Mais quelles sont les autres solutions ? Le New York Times analyse les intérêts des uns et des autres.

Le président Emmanuel Macron joue gros. Il pousse son ministre des Affaires étrangères à user d’un langage que l’on n’associe pas d’ordinaire à la diplomatie, et encore moins à la diplomatie entre alliés, pour décrire les agissements américains : “mensonges”, “duplicité”, “brutalité” et “mépris”. Il a rappelé l’ambassadeur de France aux États-Unis, une première.

Une telle audace fait partie du personnage. C’est comme ça qu’il est devenu président à l’âge de 39 ans. Depuis qu’il est à l’Élysée, il a déjà rappelé ses ambassadeurs de Turquie et d’Italie, pour ce qu’il a considéré comme des offenses. Toutefois, au sujet du contrat de construction de sous-marins qui vient de filer entre les doigts de la France, la question qu’il faut se poser est : le président a-t-il assez d’atouts en main ?

En réaction aux négociations secrètes entre Washington, Londres et Canberra portant sur la vente de sous-marins nucléaires à l’Australie, qui ont abouti à l’annulation de l’accord avec la France, Macron pourrait choisir l’escalade. Une idée circule à Paris, ces temps-ci : la France pourrait se retirer du commandement intégré de l’Otan, qu’elle avait rejoint en 2009 après quarante-trois ans d’absence.

Ce serait cependant une mesure radicale, même si Macron a déclaré en 2019 que l’Alliance atlantique était en état de “mort cérébrale”. Du côté du ministère français des Affaires étrangères, cette possibilité est écartée. Quoi qu’il en soit, le simple fait que l’idée soit envisagée est une preuve de l’impact de ce que Jean-Yves Le Drian a décrit comme “une crise grave”. La France se sent humiliée. Elle n’est pas près de pardonner ce qu’elle voit comme un camouflet américain, dépeint par le ministre comme “intolérable”.

L’ennemi soviétique a disparu

Du point de vue de Macron, la débâcle des sous-marins est la preuve que le manque de confiance a fini par affaiblir l’Otan au point de la rendre dysfonctionnelle. Il n’y a plus de liant. Sans transparence – laquelle a été inexistante dans le cas du contrat sur les sous-marins –, le mot “alliance” perd tout son sens, estime-t-on du côté français.

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Un nouveau partenariat de circonstance entre les Américains, les Britanniques et les Australiens, l’Aukus, s’est donc forgé afin de faire face aux ambitions croissantes de la Chine, au détriment d’une ancienne alliance dont l’ennemi, l’Union soviétique, a disparu depuis longtemps. Pour les Français, le sort du contrat sur les sous-marins sonne comme le glas des alliances dans un nouveau monde changeant et opportuniste centré sur l’Asie.

En réaction, la France appelle de ses vœux la réalisation d’une “autonomie stratégique européenne” et d’une “souveraineté européenne”, deux expressions chères à Macron. Rarement il n’a paru plus judicieux

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Roger Cohen

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Avec 1 600 journalistes, 35 bureaux à l’étranger, 130 prix Pulitzer et quelque 5 millions d’abonnés au total, The New York Times est de loin le premier quotidien du pays, dans lequel on peut lire “all the news that’s fit to print”

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