Pikmin 3 Deluxe – Test de Pikmin 3 Deluxe – Voyage en terrain connu


Parfois, on a besoin d’un petit jeu tranquille où le challenge n’est pas la première des préoccupations. Une idée qui porte assez largement la licence Pikmin, qui sous ses airs de survie est une bonne manière de s’initier à la stratégie. Gérer des troupes oui, mais des troupes de créatures mignonnes aux talents divers dans l’espoir de revenir sur notre planète d’origine avec un cargo plein de fruits comestibles. Sorti en 2013 sur Wii U, Pikmin 3 se barde d’une version “Deluxe” dans un remaster sur Nintendo Switch, l’occasion pour nous d’y jeter un coup d’œil.

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Gestion bienveillante

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Les habitués de Pikmin sont en terrain connu : la formule n’a que finalement peu évolué depuis le premier épisode, on y contrôle toujours un capitaine d’un vaisseau spatial en bien mauvaise posture, qui fait la rencontre des Pikmin sur une planète éloignée, des sortes de créatures végétales aux couleurs et propriétés différentes. Les rouges ne craignent pas le feu, les jaunes aiment l’électricité, les bleus se baladent sans problème dans l’eau et ainsi de suite. Il faut ainsi vite apprendre à contrôler tout ce beau monde dans l’espoir d’accomplir notre mission : retrouver nos partenaires et revenir sur notre planète avec plein de ressources. Sorte de pillage mignon de terres lointaines, la campagne de Pikmin 3 nous apprend tout doucement les rouages de la gestion de Pikmin. Apprendre à leur donner des ordres, tels que partir à l’assaut d’un monstre ou d’un mur destructible, les rappeler à l’aide d’un sifflet ou de les séparer par couleur avec ce même sifflet. Apprendre à les multiplier, en ramenant des ressources dans “l’oignon” qui constitue leur base. Mais surtout, apprendre à jouer avec les propriétés des uns et des autres : certaines actions sont évidentes, comme face à du feu dans lequel seuls les rouges peuvent aller. D’autres nécessitent un peu de réflexion, notamment lorsqu’il s’agit de ramener des ressources à notre base ou de construire un pont et que des Pikmin de tel ou tel type sont plus efficaces compte-tenu du terrain et de ce qu’on fait à côté le temps qu’ils bossent. On reste dans les bases de la stratégie, mais c’est une porte d’entrée sympathique au genre tant l’interface est claire et les troupes répondent efficacement à nos ordres.

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C’est cette idée d’accessibilité qui anime le jeu, tant pour sa simplicité d’approche que par les quelques ajouts de ce remaster. Sa simplicité réside essentiellement dans les mécaniques de survie : si le jeu nous annonce au départ qu’on doit absolument trouver des aliments pour survivre, nous indiquant même le nombre de jours où l’on peut encore vivre avant la fin de partie (sous condition de trouver plus de choses à manger), il faut bien avouer que la mécanique est vite mise de côté. Très vite, on se met à trouver beaucoup de fruits pour assurer notre survie, éloignant un peu plus cette épée de Damoclès qui plane au-dessus de nous lors du premier contact. Et la simplicité est aussi à voir du côté des Pikmin eux-mêmes, puisque même s’ils meurent facilement, le jeu est suffisamment permissif pour que l’on ne se retrouve jamais à court de petits soldats à balancer sur le prochain boss. Et puis, afin de rendre l’aventure encore plus agréable, le remaster ajoute une sélection de la difficulté pour coller à toutes les envies, d’abord pour s’assurer que tout le monde puisse y jouer peu importe son niveau, mais aussi un haut niveau de difficulté pour celles et ceux qui rechercheraient une certaine forme de challenge dans un tel jeu.

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À cela, on ajoute quelques nouveautés ici et là, comme un système de verrouillage de cible plus pratique qui permet d’éviter de balancer nos Pikmin n’importe où. Un vrai bon point pour l’ergonomie générale du titre, d’autant plus que certains combats de boss peuvent vite être chaotiques. À ce propos, on salue l’efficacité de ces combats : souvent bien sentis, ils usent pleinement de toutes les mécaniques apprises dans le niveau en cours pour nous obliger à les exploiter sans avoir recours à des techniques trop rébarbatives. Cela apporte indéniablement un plus pour conclure des niveaux qui ont tendance, eux, à tous se ressembler. Bien que le jeu multiplie les obstacles, on reste sur des schémas similaires, où l’on suit un chemin déjà tracé jusqu’au combat de boss. Le système est toutefois très efficace, on se prend vite au jeu et l’ajout dans ce remaster de la possibilité de parcourir l’histoire à deux en coopération locale est un vrai plus. La version Wii U limitait à l’époque le jeu multijoueur à des mini-jeux où il fallait récupérer le plus de fruits possible ou battre des ennemis. À noter qu’en coopération, on peut jouer chacun avec un joy-con lorsqu’on ne possède pas plusieurs manettes.

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La même chose en plus long 

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Pour rallonger une durée de vie qui oscillait entre 7 et 10h pour son simple mode histoire, le remaster, en plus d’inclure tous les DLC sortis sur Wii U, ajoute aussi son lot de nouvelles missions. Celle-ci nous mettent dans la peau de Olimar et Louie, les deux héros des premiers épisodes. Débloqué en deux parties, au milieu et à la fin du mode histoire, ce bout de scénario supplémentaire ne présente franchement pas un intérêt évident. Si les fans de Pikmin seront peut-être ravis de retrouver Olimar et Louie, le problème est que les missions supplémentaires se déroulent dans les mêmes environnements que le mode histoire. Si les ennemis et les obstacles peuvent différer, ces missions ressemblent à une redite assez faiblarde de Pikmin 3 en ne lui apportant pas grand chose, à part une volonté d’allonger le jeu. On peut aisément s’en passer, même si ce bonus a le mérite de donner une bonne raison de revenir se balader dans les différentes zones du jeu pour le simple plaisir de passer un peu plus de temps avec ses petites bestioles.

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Visuellement faiblard, le remaster a en revanche tendance à décevoir. Certaines textures scintillent même lorsque le jeu zoom sur le terrain de jeu lors de quelques dialogues, et l’aliasing et très visible lorsque l’on joue en mode TV. En nomade, en revanche, le jeu passe plutôt bien même, d’autant plus qu’il reste étonnamment très lisible sur le petit écran de la Switch. Les performances sont honorables, sans ralentissement notable, mais on doit quand même avouer qu’on aurait aimé des visuels un peu plus fins et plus conformes à ce que Nintendo a fait de ses autres licences sur Switch. 

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Conclusion

Charmant, Pikmin 3 Deluxe remplit plutôt bien son rôle, celui de proposer de la stratégie accessible à tous dans un jeu qui se parcourt avec une certaine tranquillité d’esprit. L’urgence annoncée au départ est vite faussée par l’opulence d’une planète qui ne tombe jamais à court de ressources, mais ce n’est pas un mal. Il est parfois bon de se détendre face à un jeu gentillet, d’autant plus qu’il propose désormais un mode de difficulté plus élevé pour les quelques personnes qui veulent un peu de challenge. Le contenu inédit de ce remaster n’est pas toujours pertinent, mais l’ergonomie en partie repensée rend le jeu bien plus agréable que dans sa version Wii U. On aurait tout de même aimé plus visuellement et un contenu secondaire plus intéressant, mais Pikmin 3 Deluxe se contente du minimum et il le fait plutôt bien bien.

Test réalisé par Hachim0n sur Switch à partir d’une version fournie par l’éditeur.



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