Our Summer Holiday de Kaori Ozaki


Our Summer Holiday

Un one-shot efficace

Informations générales sur Our Summer Holiday :
Date de sortie : 07 juin 2017
Scénariste : Kaori Ozaki
Dessinateur : Kaori Ozaki
Type : Seinen
Éditeur : Delcourt/ Tonkam
Résumé de l’éditeur :

Natsuru, 11 ans, est la star de son collège et jeune espoir du football. Il se retrouve mis à l’écart le jour où il refuse les chocolats que lui offre la plus jolie fille de l’école. Seul, il fait la connaissance de Rio, une fille de sa classe qui est rejetée par ses camarades à cause de sa très grande taille. Ils vont petit à petit se rapprocher et Rio va alors lui avouer son lourd secret.

Eté, secrets et amitié

On connaissait Kaori Ozaki en France pour Immortal Rain. Elle nous revient avec un one-shot sensible et touchant. L’histoire est celle d’un jeune garçon : Natsuru, star du ballon rond dans son collège qui va se lier d’amitié avec Rio Suzumura, une fille à l’écart et moquée pour sa grande taille. Il va apprendre à voir ce qu’elle cache au-delà de son « masque » à l’école, et commencer à la connaitre plus.

En fait ce bref résumé est surtout très trompeur. Car sous ce récit se cache un titre plus profond et grave qu’il n’y parait. Sous ce soleil, ses jeux d’été se cachent une réalité plus dure, des secrets difficiles à garder qui vont se dévoiler petit à petit. La force de ce récit est clairement dans la caractérisation de ses personnages principaux et dans la façon qu’ils ont de se connaître et de s’apprécier.

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Le premier personnage clé de cette histoire est le plus étonnant. C’est l’été. En effet, tout au long du récit, Kaori Ozaki nous plonge dans la moiteur et le soleil de l’été. Cette saison imprègne toutes les pages. Elle en devient même un personnage à part. Elle est l’amie qui aide les situations à se décanter. Le lecteur est plongé dans ce climat et cette période particulière au Japon. Surtout que le récit est jalonné par les événements qui la caractérisent : festivals d’été, camp d’entrainement, vacances… Tout cela rend propice le rapprochement amical entre Rio et Natsuru.

Natsuru est un garçon qui a tout pour lui, il est populaire, doué en foot, aimé de la plus jolie fille du collège. Pourtant, après avoir recalé cette dernière, il est un peu exclu et devient plus solitaire. Son amour pour le football va être un peu ébranlé par l’arrivée d’un nouveau coach qui ne le ménage pas. Mais le garçon a surtout perdu son père et vis avec sa mère qui tente de l’élever au mieux. Ainsi, il est décrit comme finalement assez mélancolique avec comme un vide en lui.

Rio partage certaines caractéristiques mais en plus dramatiques. Elle a perdu sa mère et son père part régulièrement de longues semaines, la laissant s’occuper de son frère Yutâ et de la maison délabrée. Elle doit donc s’occuper de son frère alors qu’elle vit dans la pauvreté. C’est pourquoi Rio est si distante en classe, en plus des railleries sur sa taille. Elle aussi a de profondes blessures mais qui vont plus loin avec de lourds secrets.
Il est difficile d’en dire plus sans spoiler. Mais dans tous les cas, ce secret la pèse de façon évidente, et sa relation avec Natsuru va la pousser à affronter cela, et à s’ouvrir à lui. Même si on a des doutes sur la nature de ce secret, la vérité sera plus dure encore. Le personnage de Rio n’en devient que plus touchant et attachant.
Rien que la relation de ces deux enfants marqués par le destin est d’une efficacité redoutable, d’une tendresse bienveillante et surtout terriblement attachante. Mais le secret dévoilé rendra ces liens encore plus puissants, même si le tout est mâtiné d’une profonde détresse et tristesse.

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La lecture est fortement addictive. Le lecteur ne peut que se prendre d’affection pour ces deux personnages au cœur à vif. Surtout qu’il faut rajouter le petit Yûta, un peu espiègle, et lui aussi tellement attachant. Tout ne sera pas gai, certains passages prennent aux tripes tant la tristesse est marquée. Pourtant la puissance du récit est formidable.
Ce manga qui a l’apparence d’un classique seinen tranche de vie se révèle au cours des pages beaucoup plus profond, touchant et plein d’émotion que ce que l’on pourrait croire. On ne peut qu’être touché par ses enfants presque innocents qui sont confrontés de plein fouet aux dures réalités de la vie d’adultes, ses trahisons et ses déceptions. Sauf que tout leur arrive bien trop tôt, bien trop fort.

La mangaka n’en fait pas des tonnes en jouant la carte du pathos. Elle garde sans cesse le point de vue des enfants pour éviter de tomber dedans et pour se focaliser sur leur ressenti, en opposition à la vision des adultes. En cela la fin le démontre bien. Le tout est maîtrisé et offre une lecture captivante et émotionnellement forte.

Quant au dessin, l’artiste parvient à donner vie à l’état de part ses traits fins, sa gestion des décors et des espaces. Elle parvient à créer une atmosphère. Son style léger colle très bien au ton de ce seinen. Il est tout en douceur, maîtrise, avec une dimension presque contemplative. Le découpage y joue beaucoup. Elle prend parfois le temps de poser son intrigue de s’attarder sur des moments simples, comme si le temps s’arrêtait.

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Il est difficile de parler de cette oeuvre sans spoiler. Mais même si le titre n’est plus une nouveauté, je vous invite le découvrir et à le lire.

Our Summer Holiday de Kaori Ozaki est un petit bijou profond, marquant et sensible. Une lecture qui ne peut pas laisser indifférent. A lire !



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