Depuis le début des Jeux olympiques d’hiver, de nombreuses plaintes ont émergé de la part des athlètes internationaux, qui dénoncent des quarantaines abusives et des conditions de vie rendues difficiles par la “bulle sanitaire” chinoise. Pékin n’a pas transigé sur sa politique “zéro Covid”, et les participants doivent se plier à un protocole sanitaire très strict. “Mais finalement, rapporte Steven Jiang, à la tête du bureau de CNN à Pékin, voilà ce que les Chinois disent : ‘Nous, ça fait deux ans qu’on vit comme ça !’”
De manière générale, analyse le journaliste, les critiques adressées à Pékin au sujet de la compétition, et notamment les boycotts diplomatiques des puissances occidentales, n’ont fait que “renforcer l’idée selon laquelle les États-Unis et l’Occident veulent à tout prix limiter l’influence de la Chine”.
Malgré les controverses liées au coût écologique des Jeux, les autorités chinoises s’enorgueillissent d’organiser un événement “très vert en termes de production d’électricité, d’énergie éolienne, etc.”. Face aux accusations de violations des droits humains, notamment à l’égard des Ouïgours, Pékin riposte en choisissant une athlète issue de cette minorité pour allumer la vasque olympique. “Si on regarde la liste des invités de Xi Jinping, ajoute Steven Jiang, Vladimir Poutine est l’invité d’honneur à l’heure où il menace d’entrer en guerre avec les États-Unis et l’Otan.”
“Contre-attaque” et “hostilité croissante”
Pour le journaliste spécialisé, ces Jeux olympiques sont, aux yeux de la Chine, “une contre-attaque” face aux puissances occidentales. De quoi marquer une différence majeure avec les Jeux d’été que la Chine avait organisés en 2008, souligne M. Jiang, qui a couvert les deux compétitions. À l’époque, le pays avait fait preuve d’une réelle “ouverture sur le monde”, se remémore-t-il, tandis que ces Jeux 2022 témoignent d’“une hostilité croissante, non seulement entre les gouvernements, mais aussi entre les peuples”.
