Like a Dragon: Infinite Wealth – Test de Like a Dragon: Infinite Wealth – Petit gland deviendra grand chêne


Quand le studio derrière la grande saga de Kiryu décide d’en mettre plein la vue, elle ne fait pas semblant ; après un épisode Gaiden développé en quelques mois et qui a pu s’affranchir d’un statut de DLC qu’il aurait pu (et dû) garder malgré quelques belles émotions à la clé, le studio RGG sort enfin du nouveau en sécurisant Ichiban en tête de proue, avec le soutien d’un Kiryu plus proche de la sortie que jamais.

Comme un Dragon dans l’eau

Bienvenue à Hawaï

Bienvenue à Hawaï

Dans le test du précédent volet majeur de la série, on faisait connaissance avec Ichiban Kasuga, un yakuza bien trop gentil pour son propre bien qui avait dû affronter les conséquences de la Grande Dissolution du clan Tojo et de l’alliance Omi à sa sortie de prison, ainsi que la puissante organisation d’extrême droite Bleach Japan dans laquelle s’était investi son demi-frère Masato Arakawa avant d’être assassiné quand son passé de yakuza avait été révélé. Entre trahisons, retournements de situations et coups de théâtre propres à la série, Like a Dragon avait cependant innové avec un virage au système de jeu inspiré directement des J-RPG et l’introduction d’un successeur à l’éternel (mais pas tant que ça) Kiryu, avec un Ichiban que je qualifiais volontiers de gentil couillon. Son charisme s’éloignait de celui de l’homme alpha qu’était son illustre prédécesseur pour celui d’un homme très bêta, le studio RGG parvenant à rendre son nouveau héros extrêmement attachant dans son style bien différent de celui qu’il devait remplacer. Le résultat de ce renouveau était particulièrement réussi et bien accueilli, si bien qu’il était inévitable qu’Ichiban rempile, mais ce qu’on attendait moins avant l’annonce de ce nouveau volet était la présence au premier plan de Kazuma Kiryu qui rejoint donc l’ami à la coupe punch au tout premier rang de Infinite Wealth alors qu’il était censé rester dans l’ombre sous les ordres de la faction Daidoji.

C’est dans l’une des dernières bandes annonces qu’on a appris que Kiryu était condamné à courte échéance, atteint d’un cancer déjà bien avancé ; dans Like a Dragon Gaiden, on a su qu’il était envoyé à Hawaï en mission pour les Daidoji, avec son surveillant Hanawa qui lui a laissé un peu de champ libre pour honorer une promesse à une défunte – d’une pierre deux coups. En parallèle, Ichiban a débarqué aussi à Hawaï sur l’insistance de son ancien capitaine Sawashiro, à la recherche de sa propre mère qui s’y serait réfugiée depuis sa naissance. Les circonstances les font inévitablement se recroiser pour lutter ensemble contre de nouveaux ennemis et contre le monde lui-même, mais ils ne sont pas seuls dans cette épopée : pour tout héros de J-RPG, il faut une coterie et qui dit coterie dit compagnons fidèles. On y retrouvera évidemment la clique du précédent volet, ainsi que deux nouveaux venus – trois si on compte Kiryu himself qui s’invite en tant que héros lui-même.

Hawaï coulisses d’état

Au niveau système de combat, pas d’évolution majeure cette fois, on renoue avec le tour par tour à la sauce Ichiban, où le placement a une énorme importance sur le déroulé d’un combat, comme se rapprocher d’un objet pour s’en saisir et frapper, une frappe sur le côté ou dans le dos infligeant plus de dégâts, ou se regrouper avec un allié pour une frappe combinée… Certaines possibilités avec ses compagnons se débloquant avec le développement de son amitié avec eux – plus on est proches, mieux c’est évidemment, et pour cela il faudra (à nouveau) combattre en leur compagnie (plus les ennemis sont redoutables, plus de points seront gagnés), discuter avec eux lors de petites saynètes au restaurant par exemple ou compléter des bingos de l’amitié pour en savoir plus sur leurs goûts, aspirations et autres réflexions. Et bien évidemment, ces niveaux d’amitié débloquent pour chacun des mini-histoires annexes parmi toutes les histoires secondaires dont regorge encore une fois ce Like a Dragon.

Dwight, doublé par Machete himself

Dwight, doublé par Machete himself

MUWICA

MUWICA

Tout comme de mini-jeux, qui sans compter les classiques (dont du donjon à parcourir pour accumuler argent, items et expérience comme dans Like a Dragon) accueillent cette fois en nouveautés une version Uber Eats de Crazy Taxi, un safari-photo en tram de pervers dansants (!), mais surtout deux mini-jeux fils rouges : le premier est une version Yakuza de Pokémon, à savoir les Sujimon que l’on « capture » en leur refilant des cadeaux après les avoir attirés avec du musc, pour les faire bosser et affronter d’autres Sujimon de maîtres « dresseurs »… Sauf qu’au lieu d’animaux mignons, les Sujimon sont (une partie) des ennemis rencontrés en jeu ! Le mini-jeu est suffisamment bien foutu pour y passer des heures et des heures à compléter son Sujidex, avec là aussi une panoplie d’histoires secondaires à la clé.

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Plus frêle la vie

They see me rollin'

They see me rollin’

Mais si ça s’arrêtait là en contenu, ça ne serait pas un vrai Like a Dragon. Le morceau majeur reste le mini jeu de gestion d’une station balnéaire sur une île paumée, j’ai nommé Dondoko Island. Il est là question de nettoyer progressivement une île transformée en dépotoir géant par une compagnie de nettoyeurs de déchets corrompue qui s’amuse à y déverser toutes les ordures qu’ils sont censés débarrasser d’ailleurs ; ce faisant et avec tous les déchets éliminés avec sa fidèle batte, il peut petit à petit construire du mobilier de plus en plus gros (d’un tabouret jusqu’à des… immeubles !) pour rendre l’île plus attractive aux clients potentiels selon quatre critères : rustique, sordide, élégant ou pop. Capturer des insectes, pêcher des poissons ici et là, nettoyer les plages, collecter des minéraux ou des champignons… On peut aisément y passer encore plus de temps qu’avec les Sujimon pour créer une île aux petits oignons pour le plaisir de la création et l’accueil de ses clients, avec en plus la possibilité pour d’autres joueurs de visiter virtuellement votre île. Oui, c’est juste complètement un Animal Crossing dans Like a Dragon. Ah et accessoirement, il sera possible dans l’île annexe d’employer ses Sujimon à bosser, cultiver des produits, recycler des déchets ou s’entraîner… Couplant ainsi les deux mini-jeux à la perfection. De quoi y passer des jours avant de penser à revenir sur l’histoire principale…

Une histoire principale que je trouve un peu en retrait, à titre personnel, par rapport aux autres épisodes de la série ; mais là, je parle seulement des derniers chapitres avec les conclusions finales, pas de la route pour y parvenir. Sans trop en dévoiler, il y est question de culte autour d’un gourou, de corruption généralisée, d’écologie, le tout avec une portée internationale en gardant tout de même un lien avec les vestiges des anciens clans bien connus de la série après la Grande Dissolution quelques années plus tôt et abordée à nouveau dans Like a Dragon. Qui dit tout nouveau territoire dit nouveaux gangs et bien sûr la clique… Enfin, les cliques de Kiryu et Ichiban s’y retrouvent mêlées et bien des cassages de bouches sont à prévoir, toutes allégeances confondues, et comme de coutume chaque boss défoncé est un moment de satisfaction. On retrouve aussi quelques moments clairement over the top signatures de la série avec des boss absurdes, permettant quelques pauses entre d’autres moments à l’ambiance bien plus délétère, surtout avec la santé d’un Kiryu qui garde suffisamment la pêche pour en coller aux autres. Et pour accompagner la légende jusqu’au terminus, de nombreux souvenirs sont à retrouver dans des endroits-clés pour les consigner dans les mémoires de Kiryu. Pour ceux qui ont vécu toutes ses histoires, plus d’une larme sera arrachée comme dans la conclusion de Like a Dragon Gaiden.

Jusqu’à mon dernier souffle dans la conque-lusion

Dans le test du précédent titre majeur introduisant Ichiban, j’avais qualifié celui-ci de gentil couillon, et je me tiens clairement à ces mots ici ; on peut totalement mettre à côté l’une de l’autre l’attitude du naïf Ichiban et celle du dragon Kiryu dans ce titre. Quand ce dernier attire par son charisme issu de sa puissance et de son côté taciturne, le premier sait s’entourer avec sa gouaille et son optimisme inné. Ils ne sont pas comparables, mais bien complémentaires, et je trouve toujours admirable que le studio RGG ait réussi à faire monter Ichiban Kasuga en successeur naturel pour la série en évitant l’écueil du « more of the same ». Et dans un jeu ultra-bourré de contenu, de nouveautés et de barres de rires et de crises de larmes, avec très largement plusieurs dizaines d’heures de jeu à compter pour en faire le tour (et bien plus d’une centaine pour tout faire), Like a Dragon: Infinite Wealth a largement les capacités pour jouer dans le haut du tableau des meilleurs jeux de l’année. Si je devais citer une ombre au tableau, j’évoquerais bien l’absence de new game+ hors… DLC payant. Arg.

Là où tout a commencé...

Là où tout a commencé…

Test réalisé par Bardiel Wyld sur PlayStation 5 à partir d’une version fournie par l’éditeur.



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