les Occidentaux ne sont plus les bienvenus



La pandémie a renforcé la tendance historique de la Chine à l’isolationnisme et au repli sur soi, observe une journaliste polonaise qui a vécu à Shanghai. La xénophobie et le nationalisme frappent les étrangers de plein fouet.

Le territoire de la commune de Daliuta, dans le nord-est de la Chine, est essentiellement couvert de mines et d’usines. Ingénieur originaire de Silésie [le principal bassin charbonnier de Pologne], Kamil s’y rend régulièrement depuis plus de dix ans, de préférence à la belle saison, quand la pollution de l’air est moins forte. Son employeur livre des machines pour extraire le charbon.

Toutefois, cette année, à l’hôtel où il avait l’habitude de séjourner, il a reçu un accueil très différent de l’ordinaire. “Lorsque j’entrais dans l’ascenseur, les Chinois sortaient en paniquant. Au restaurant, le serveur m’emmenait dans une salle isolée. Les Chinois ne portaient pas de masque, mais nous y étions obligés parce que nous étions étrangers”, raconte-t-il.

En quelques mois, les regards ont changé

Après neuf mois en Pologne, où elle s’était réfugiée pendant le pic de la pandémie, Beata est aussi rentrée en Chine au début de l’année. Polonaise, elle vit et travaille comme chercheuse à Shanghai depuis vingt ans. En arrivant sur le seuil de sa maison, elle a immédiatement senti que quelque chose avait changé.

Cela a commencé par le concierge, qui était toujours gentil et l’entretenait de la pluie, du beau temps ou du prix des crevettes. Cette fois, il regardait Beata avec méfiance, ou plutôt avec supériorité. “Tu vas sans doute au restaurant. Chez vous, ce n’est pas possible, n’est-ce pas ? Voilà votre définition européenne de la liberté, votre démocratie. Nous, les Chinois, nous pouvons aller au restaurant parce que, comme notre gouvernement, nous savons ce qu’est la véritable liberté et nous la respectons”, lui aurait-il lancé. Le lendemain, une couturière qu’elle connaissait bien lui demandait avec sarcasme : “Et alors, la pandémie dans ton pays ?”

Plus elle échangeait avec des habitants du coin, plus elle s’étonnait. “Des personnes ordinaires ont commencé à parler la novlangue du Parti et à critiquer l’Occident. Ce mépris et ce sentiment de supériorité n’avaient jamais été vus à Shanghai”, rapporte Beata. De fait, par son histoire, cette ville portuaire a la réputation d’être ouverte et tolérante.

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Nationalisme, propagande et xénophobie

“L’année dernière a fait sauter une barrière, le nationalisme n’a jamais été aussi fort. La Grande Muraille se dresse à nouveau, mais désormais dans les esprits, estime

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Dominika Maciejasz

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“La Gazette électorale”, fondée par Adam Michnik en mai 1989, est en matière de tirage le plus grand quotidien de Pologne, hors tabloïds. Ouverte à différentes sensibilités sur les questions économiques, elle promeut pour les grands choix de société

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