Le Vanuatu sauvé par son lucratif commerce de naturalisations



Le petit archipel du Pacifique est frappé de plein fouet par les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19. Mais son business de vente de passeports n’a jamais aussi bien marché.

“Les recettes tirées de la vente de passeports dans le cadre des deux programmes de naturalisation ont explosé au cours des trois derniers mois”, écrit le Vanuatu Daily Post le 15 août. La veille, Ronald Warsal, président de la Commission nationale de naturalisation du Vanuatu, annonçait que ces ventes s’étaient élevées à 9,6 milliards de vatus (72 millions d’euros) depuis le début de l’année. Un chiffre au-delà des projections du gouvernement. Des recettes à rapporter au budget national de 57 milliards de vatus (424 millions d’euros).

En 2017, rappelle le Daily Post, ce petit État a amendé sa loi sur les passeports en y intégrant ce programme de commerce des naturalisations. Une initiative qui s’avère aujourd’hui être une aubaine pour l’archipel, dévasté en avril par le cyclone Harold et assommé depuis par les conséquences de la pandémie de Covid-19.

130 000 dollars la naturalisation

Chaque mois, au rythme actuel, une centaine de naturalisations sont octroyées. Selon The Guardian, chacune est facturée 130 000 dollars, dont 80 000 partent directement dans les caisses de l’État, le reste constituant la rémunération des agents. Quelque 80 sont agréés et sont imposables à hauteur de 15 % sur leurs revenus.

Pourquoi, à ce prix, un tel engouement pour devenir citoyen vanuatais ? Parce que le précieux passeport, explique le journal britannique, “permet d’accéder sans visa à l’Union européenne, au Royaume-Uni, à la Russie, à Hong Kong et à d’autres pays habituellement difficiles d’accès pour certaines nationalités.

Attention aux criminels

Mais ce n’est pas sans risque. Quatre Chinois naturalisés vanuatais faisaient par exemple l’objet d’une notice rouge d’Interpol, rappelle The Guardian. Et ont vu leur nationalité révoquée. Les autorités promettent de redoubler de vigilance, rapporte The Daily Post. “Le gouvernement a renforcé la sécurité par le biais de la Commission de naturalisation, assure Ronald Warsal. Les demandes sont examinées avec attention, afin de s’assurer que les candidats n’ont pas de casier judiciaire.”

Depuis le lancement de ce programme, souligne The Guardian, “le Vanuatu a accumulé des réserves d’argent sans précédent, ce qui a permis au gouvernement de régler le plus gros de ses dettes intérieures et de rembourser plus rapidement certaines dettes extérieures”. Et si, à l’origine, l’initiative s’était attiré les foudres d’une partie de la population, les bénéfices sonnants et trébuchants qu’elle a générés ont fini par apaiser la grogne des débuts.

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