La Malaisie a l’intention de renvoyer en Birmanie le 23 février prochain quelque 1 200 ressortissants de ce pays détenus pour infraction au séjour. Cela malgré les fortes protestations du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), souligne le webzine Nikkei Asia, s’appuyant sur des sources du ministère de l’Immigration ayant requis l’anonymat.
Ces Birmans placés en centre de rétention seraient “expulsés et renvoyés à bord de trois bateaux dépêchés par la marine birmane, selon un accord conclu avec la junte” qui a mené le coup d’État du 1er février, précise Nikkei Asia. Ils seraient soit en possession de papiers périmés, soit totalement dépourvus de papiers.
On ne refoule pas des personnes en danger
Un porte-parole du HCR à Kuala Lumpur a rappelé l’interdiction de tout refoulement lorsque cela met potentiellement les personnes concernées en danger. Ce souci s’applique tout particulièrement aux Rohingyas, minorité musulmane qui fait l’objet de graves exactions en Birmanie depuis plusieurs années, rappelle le magazine.
À Kuala Lumpur, le directeur de l’immigration, Khairul Dzaimee Daud, a publié le 15 février un communiqué affirmant qu’aucun Rohingya ne se trouve parmi les personnes bientôt refoulées ni aucun porteur de carte du HCR, mais cela reste difficile à prouver sur la base de papiers périmés ou inexistants, note le magazine. Au vu des récents événements, “ces réfugiés auraient dû au moins être contrôlés par le HCR”, a estimé Oh Ei Sun, chercheur à l’Institut des affaires internationales de Singapour.
Les autorités malaisiennes avaient rapidement dénoncé le coup d’État comme un “revers pour la démocratie” et appelé à une réunion urgente des pays de l’Asean (Association des pays du Sud-Est asiatique) à ce sujet.