La diplomatie chinoise ne devrait pas se “russifier”



Hu Xijin, ex-rédacteur en chef du journal nationaliste chinois Huanqiu Shibao, a livré son avis sur les choix stratégiques russes dans un article publié sur les réseaux sociaux. Il explique à ses compatriotes pourquoi la “russification” de la diplomatie chinoise n’est pas une bonne solution.

“La Chine et la Russie sont des partenaires solides”, avance Hu Xijin le rédacteur en chef retraité du journaliste nationaliste Huanqiu Shibao, dans un article publié sur le réseau social Wechat. Il tente ici d’encadrer une opinion publique qui idéalise de plus en plus la politique de Vladimir Poutine. “Cependant, les internautes [chinois] ne doivent pas compter sur la ‘russification’ de la diplomatie chinoise”, écrit-il.

Toujours très actif pour commenter la politique internationale, Hu Xijin juge que son pays doit “éviter la ‘russification’” face à l’Occident, et notamment dans ses relations avec les États-Unis. Une telle stratégie conduirait inévitablement à “une impasse”.

La Russie “préfère jouer les durs”

Selon lui, la Russie a tendance à mettre en avant sa puissance militaire dans ses relations avec les États-Unis et l’Occident – “préférant jouer les durs” – “ce qui est lié à la structure de sa puissance”. Celle-ci serait davantage basée sur son armée, et en particulier sur la dissuasion nucléaire, que sur sa puissance économique aujourd’hui relativement limitée.

“Utiliser le levier militaire pour prendre les devants est un moyen de maintenir son statut de grande puissance”, décortique Hu, se débarrassant de sa langue de bois habituelle. “Il s’agit d’un dernier recours pour la Russie”, tranche-t-il, en soulignant que “le prix sera très élevé”. Il annonce ainsi que la Russie comme l’Occident sont amenés à perdre “de la marge de manœuvre”.

La Chine doit “pratiquer le tai-chi”

Hu Xijin reconnaît que les capacités militaires et nucléaires de l’empire du Milieu sont plus faibles que celles de la Russie. Il préconise donc d’adapter la diplomatie chinoise en conséquence. Il conseille de “pratiquer le tai-chi”, c’est-à-dire opter pour une stratégie de l’esquive face à l’Occident et tirer au maximum profit de son statut de deuxième économie mondiale et de plus grande nation commerciale. “Nous sommes suffisamment forts pour jouer un jeu complet avec les États-Unis”, prétend Hu, qui suggère de dialoguer avec ces derniers et de les concurrencer dans tous les domaines.

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Malgré l’emphase sur la puissance économique chinoise, Hu Xijin rappelle à ses compatriotes de “garder un haut degré de lucidité”. Car d’après lui, la Chine et la Russie sont des partenaires stratégiques complets, mais les styles diplomatiques des deux pays étant façonnés par leurs forces respectives et leurs traditions historiques et culturelles, “ils ne peuvent pas apprendre l’un de l’autre ni s’imiter”.





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