La Corée du Sud est la première à s’attaquer à Google, Apple et leurs boutiques d’applis



Le parlement sud-coréen a adopté mardi un projet de loi “anti-Google” qui force les plateformes d’applications mobiles à s’ouvrir à d’autres modes de paiement que les leurs. Une première mondiale saluée par la presse internationale.

La Corée du Sud a ouvert une belle brèche dans la toute-puissance de Google et d’Apple sur le commerce des applications mobiles. “Elle est devenue le premier pays au monde à s’attaquer aux commissions lucratives prélevées par les magasins d’applications de Google et d’Apple”, rapporte le Financial Times. L’Assemblée nationale a voté, mardi 31 août, le projet de “loi anti-Google”, tel qu’il a été surnommé dans le pays, qui devrait être signé par le président, Moon Jae-in, malgré l’intense campagne de lobbying des deux géants de l’Internet.

Cette loi est “la première au monde à remettre en cause la domination des géants de la technologie sur la manière dont les applications de leurs plateformes vendent leurs produits numériques”, souligne le Wall Street Journal. Elle “porte un coup à la domination du marché par Apple et Google” et aux profits que les deux entreprises réalisent en Corée du Sud, où elles “contrôlent plus de 85 % du marché des applications mobiles”, indique le New York Times.

Victoire pour les développeurs

“Apple et Google ont longtemps bénéficié du total contrôle de leurs marchés d’applications respectifs, mais, en Corée du Sud, le paysage est sur le point de changer radicalement”, explique Quartz. Le projet d’amendement à la loi sur les télécommunications empêche les grands opérateurs de boutiques d’applications pour mobiles d’exiger l’utilisation de leurs propres systèmes d’achat. Les récalcitrants s’exposeraient à une amende pouvant aller jusqu’à 3 % de leur chiffre d’affaires dans le pays.

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C’est une “victoire majeure pour les développeurs qui critiquaient la domination exercée par Apple et Google sur l’industrie des applications mobiles”, précise le site américain. En 2020, celles-ci ont rapporté 111 milliards de dollars (93,8 milliards d’euros) dans le monde, dont une “large partie est revenue à Apple et à Google”.

Au deuxième trimestre 2021, 75 % des téléchargements d’applications mobiles dans le monde ont été faits sur la boutique Google Play, tandis qu’Apple empochait “65 % des dépenses des consommateurs en achats et abonnements dans les boutiques d’applications”, selon le cabinet d’études App Annie, rappelle le Wall Street Journal.

Menace sur les bénéfices des deux géants

Ces magasins “sont devenus extrêmement rentables pour Apple et Google, de sorte que toute mesure prise par les régulateurs du monde entier pour réduire leur position de gardiens de cette économie pourrait porter un coup significatif à leurs bénéfices”, renchérit le Financial Times. D’après les documents révélés le week-end dernier dans le cadre d’un procès en cours aux États-Unis contre Google, l’entreprise a perçu 11,2 milliards de dollars en 2019 sur sa boutique en ligne (publicités et paiements compris), ce qui laisse supposer “que le Play Store a représenté jusqu’à 20 % du résultat opérationnel d’Alphabet”, la société mère de Google, en 2019.

Point de bascule

Ces chiffres à donner le tournis font que les deux géants de l’Internet “suscitent toujours plus de surveillance”, constate TechCrunch. Cette loi pourrait bien “devenir le point de bascule qui entraîne des mesures similaires” ailleurs. La Corée du Sud “devance ainsi d’autres pays où des initiatives législatives contre le pouvoir monopolistique présumé de Google, d’Apple et d’autres grandes entreprises de la tech sont discutées”, confirme la Frankfurter

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Annick Rivoire





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