DJMAX Respect V – Test de DJMAX Respect V – Le retour du Roi


Réputée série de jeux musicaux en Asie, les DJMAX ne sont pourtant une évidence que pour les fins connaisseurs du genre. Il faut dire que ses incursions sur le marché occidental sont rares et timides, alors que le jeu bénéficie, notamment en Corée, son pays d’origine, d’un soutien conséquent de la part d’artistes et de labels qui y apparaissent. Porté par des DJ coréens et quelques groupes, DJMAX Respect V retente le coup en occident en débarquant sur Steam après une brève période d’accès anticipé.

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Tapoter en rythme

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DJMAX, voilà une licence de jeux musicaux qui fleure bon la citypop et les remix de bon goût. Porté à une époque par le groupe coréen Clazziquai Project (qu’on vous conseille évidemment) qui l’a largement alimenté en titres, DJMAX a toujours été une bonne occasion pour découvrir une multitude de chanteurs et DJ de tous horizons. Mais c’est aussi une série sur laquelle se porte plutôt bien une scène esport quasi-exclusivement asiatique, où les joueurs enchaînent les scores parfaits alors que que le commun des mortels a bien du mal à voir défiler les notes à l’écran.
En effet, DJMAX est exigeant. S’il offre une multitude de paramètres pour s’adapter aux plus mauvais (dont je fais partie), allant du ralentissement du défilement des notes à des chansons moins exigeantes, il faut bien avouer que le cœur du jeu réside dans ce doux rêve d’un jour pouvoir réussir une chanson dans un des niveaux les plus élevés. Le jeu est jouable autant au clavier qu’à la manette. La plupart des habitués préfèrent le clavier, néanmoins la manette reprend la configuration classique de la licence sur console en utilisant la croix directionnelle (notes de gauche) et les boutons (notes de droite), tandis que les sticks se greffent au gameplay grâce à un système de “side track” assez mal senti, mais qui, fort heureusement, se fait rare lors des chansons. À ce titre, on vous conseille d’utiliser la manette de la PlayStation 4 qui est très indiquée pour ce jeu grâce à la symétrie parfaite entre la croix directionnelle et les boutons. La manette Xbox est également fonctionnelle, mais nous a semblé moins naturelle tant la symétrie aide beaucoup à la prise de repères. 

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L’interface se présente le plus simplement du monde : une barre verticale où défilent des notes, allant de 4 à 8 notes selon le nombre de touches que vous souhaitez utiliser, et un clip en fond que l’on a tendance à oublier alors que l’on garde les yeux fixés sur la barre d’action. Cela a quand même le mérite d’offrir quelque chose à regarder pour ceux qui auraient le malheur de venir tenter de nous déconcentrer en plein combo. On peut évidemment ajouter quelques handicaps, comme augmenter la vitesse de défilement des notes ou encore customiser la barre de notes avec des skins que l’on débloque au fur et à mesure de la progression. La difficulté de chaque titre s’affiche en nombre d’étoiles, un nombre qui varie assez largement d’un titre à l’autre et qui nous incite à vous conseiller de ne surtout pas faire confiance à la description qui en est faite : un titre en “normal” peut aussi bien être d’une difficulté de 3, de 5 ou même de 67 étoiles. Pourtant, tous n’offrent pas réellement le même niveau de difficulté. Si la difficulté de trois étoiles est accessible pour à peu près tout le monde, sept étoiles est déjà corsé et demande beaucoup de pratique aux néophytes. En parlant des débutants, ils pourraient être rebutés par l’ergonomie un peu douteuse des menus ; le premier contact est sans nulle doute difficile, mais on finit par s’y habituer. D’autant plus que les premières chansons sont déstabilisantes : les habitués des jeux de rythme, mais peut-être pas de DJMAX, pourraient être surpris du manque de “feedback” lorsqu’une note est ratée. Si quelques titres se voient légèrement modifiés si on ne réussit pas une note parfaitement, d’autres continuent sans aucun problème et sans aucune indication d’une note ratée si ce n’est une alerte visuelle. Cela n’est pas un énorme problème, néanmoins on aurait aimé plus de soin et une meilleure intégration de certains titres.

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La playlist est par ailleurs très réussie. On y retrouve évidemment beaucoup de pop, c’est le coeur du jeu depuis toujours, qu’il s’agisse de sons originaux créés pour le jeu ou de remix de chansons déjà sorties, avec un mix de pop coréenne et japonaise. On n’y trouve pas d’artiste très connu par le grand public ou par les amateurs de K-pop (au contraire de son prédécesseur DJMAX Technika Tune sur PlayStation Vita), mais beaucoup de titres qui sont dans l’esprit de la série, avec une forte tendance électronique. On note quand même POP/STARS de K/DA, le groupe de K-pop créé pour League of Legends, ou Yukika et son Neon 1989 qui nous rappelle les plus belles heures de la citypop japonaise (mais cette fois-ci en coréen). À leurs côtés, des titres originaux, mais également beaucoup de chansons qui viennent tout droit des anciennes éditions de la série. On regrette par ailleurs que dès le jour de la sortie, le jeu proposait déjà de nombreux DLC de nouvelles playlist à un prix parfois très élevé. Certes, il y a suffisamment de chansons dans le jeu de base pour s’amuser, d’autant plus que nombre d’entre-elles sont à débloquer, mais c’est une pratique inhérente à la série qu’on aurait aimer voir remise en cause. On comprend évidemment que de nouveaux titres impliquent des moyens élevés (création, intégration, licence), néanmoins il est toujours difficile d’accepter de voir un jeu débarquer avec des DLC déjà prêts. 

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Le multijoueur pour avoir honte

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Heureusement, il y a de quoi passer de bons moments sans avoir à remettre la main au porte-monnaie, puisque le mode “freestyle” offre un paquet de titres et permet de jouer la musique que l’on veut et, évidemment, de continuer ses combos d’une chanson à l’autre jusqu’à atteindre quelque chose de démentiel (quelques milliers de notes sans erreur pour les plus acharnés). Le mode “Air” à ses côtés est assez inintéressant : à la manière d’une radio, les chansons se jouent les unes après les autres sans que l’on ait le choix. Ils y ajoutent des “messages” d’un chat fictif, laissés par le passé par d’autres joueurs. Cela donne un feeling très “Nico Nico” (pour ceux qui connaissent la plateforme japonaise) où les commentaires défilent sur la vidéo qui est jouée. Pas très intéressant, mais rigolo le temps d’y débloquer quelques titres, on comprend néanmoins que ce mode pourrait servir de base à une intégration plus large en stream à l’avenir, sur Twitch par exemple. Le studio n’a toutefois pas vraiment communiqué dessus, mais les promesses sont là.

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Enfin et parce qu’on est des foufous, passé quelques échauffements en solo histoire de ne pas se claquer, il est temps d’aller voir du côté du mode multijoueur. Et là, c’est le drame : nos belles réussites en mode hard en solo après avoir sué pendant des jours n’étaient en réalité qu’un écran de fumée. À quelques milliers de kilomètres de là, il y a nécessairement un joueur coréen qui nous ridiculise dans le niveau de difficulté maximal, alignant les notes parfaites alors que l’on est en train de galérer comme des enfants en normal ou en hard. C’est un dur retour à la réalité qui a tout de même le mérite d’inciter à progresser et à se fixer de nouveaux objectifs. Car DJMAX Respect V, à l’image de ses aînés, offre une courbe de progression très douce qui permet de toujours aller voir plus haut sans trop se frustrer. Et ce mode multijoueur, qui se joue jusqu’à sept sur la même chanson, chacun choisissant sa propre difficulté, permet de se mesurer aux autres sans pour autant se frustrer en échouant lamentablement. Certes, on se sent sans nul doute misérable en voyant nos adversaires jouer en difficulté maximale, en huit touches, et obtenir la note S sans trembler alors que l’on peine sur le mode hard en quatre ou six touches. Mais le mode est fait d’une telle manière que tout le monde est mis sur un pied d’égalité et peut s’amuser à son niveau sans forcément être mis de côté par les meilleurs joueurs. À la fois impressionnant et techniquement solide, ce mode multijoueur est une vraie réussite.

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Conclusion

Aussi exigeant qu’accueillant, DJMAX Respect V nous replonge dans cet univers si particulier du jeu de rythme à la coréenne. Son contenu pléthorique et ses nombreux modes de difficulté qui permettent autant aux néophytes qu’aux habitués de progresser vers des niveaux qui semblent initialement impossibles en font une vraie référence pour le genre. Sa playlist très variée nous séduit sans mal, tandis que son interface un peu confuse mérite tout de même qu’on y trouve nos marques. Très régulièrement mis à jour, le jeu et sa communauté sont très vivantes, à tel point que l’on prend plaisir à y retourner régulièrement pour réessayer des titres qui nous donnaient du fil à retordre dans nos premières heures sur le jeu ou nous amuser sur l’excellent mode en ligne qui, contrairement à ce que l’on pourrait croire, est très accueillant peu importe notre niveau de jeu. Bref, on est heureux de voir revenir cette licence, bien que l’on reste très dubitatifs face aux nombreux DLC qui étaient disponibles dès le premier jour. 

Test réalisé par Hachim0n sur PC (Steam) à partir d’une version fournie par l’éditeur.



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