En découvrant Dans un jardin qu’on dirait éternel, les amateurs de cinéma japonais pourront avoir l’étrange impression d’évoluer dans un univers parallèle où Kirin Kiki, actrice fétiche du réalisateur Hirokazu Kore-eda, serait toujours de ce monde et poursuivrait sa carrière. En effet, le long-métrage de Tatsushi Omori, tourné en 2018, est l’un des derniers auxquels l’actrice a participé avant de mourir d’un cancer, à l’âge de 75 ans. Véritable icône du cinéma nippon, elle savait endosser à la perfection les rôles de grands-mères, piliers de la famille japonaise. Les spectateurs français avaient récemment pu admirer son travail dans Les Délices de Tokyo (Naomi Kawase, 2015) ou Une affaire de famille (Hirokazu Kore-eda, 2018).
Un art tout en subtilités et fluidité
Dans un jardin qu’on dirait éternel suit les traces de Noriko, une étudiante de Yokohama incarnée par Haru Kuroki. La jeune femme de 21 ans, qui ne sait pas ce qu’elle voudrait faire de sa vie, décide avec sa cousine Michiko (Mikako Tabe) d’apprendre l’art ancestral du thé. Toutes deux commencent donc à suivre l’enseignement de Mme Takeda (Kiki Kirin). Dans sa maison en bois du style traditionnel, cette maîtresse de thé explique avec patience les manières et les gestes d’un art
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Yuta Yagishita