La puissance du ;
Les fans auront reconnu rien que par le nom du jeu le dernier né de la série des Science Adventure. D’après Chiyomaru Shikura (un des auteurs) le jeu est censé répondre à certaines questions restées sans réponses dans divers Science Adventure, ce qui devrait plaire aux plus gros fans de la série, mais qui d’un autre côté limite son accès en tant que premier Science Adventure quand les autres titres avaient plus tendance à être autosuffisants.
Dès les premières secondes du jeu, on est mis dans l’ambiance avec une interface qui nous indique des problèmes de chargement de la sauvegarde, ce qui est logique vu que l’on n’a pas encore joué. Mais ce n’est pas un bug, c’est complètement voulu, car le cœur du jeu tourne autour des sauvegardes.
Une histoire prenante
Dans Anonymous;Code, on incarne Pollon, un jeune hackeur de talent qui est amené par accident à devoir protéger la mystérieuse Momo habillée de son costume façon mascotte de parc d’attraction. Par rapport aux autres jeux Science Adventure auxquels j’ai pu jouer, Pollon s’avère être un personnage attachant dès les premiers instants à travers son optimisme et son envie de bien faire ce qui nous change du malsain Takumi de ChaoS;HEAd.
L’histoire se déroule en 2037 au Japon dans un monde dans lequel les Intelligences Artificielles et la Réalité Augmentée sont devenues le quotidien inéluctable des habitants. Tous ces principes et ce qui y est lié sont expliqués via un lexique pour que le joueur ne soit pas perdu, bien heureusement car ce futur proche est au cœur du jeu et de son ambiance et que certains écrans via lesquels on peut basculer entre vision réelle et vision en RA font autant sourire qu’ils peuvent faire peur pour l’avenir. Il est aussi question de prédiction de l’avenir et du Vatican, mais je n’en dirai pas plus, car le gros du plaisir est dans la découverte de l’histoire et de ce 2037 qui paraît si plausible.
Encore plus que d’habitude, la réalisation est très soignée : les visuels sont très jolis, les personnages sont tous doublés avec en plus une synchronisation labiale même en anglais, le jeu affiche parfois de jolies animations ou bien des bandes dessinées façon comics. On est vraiment dans le haut du panier des visual novels. Les musiques sont quand à elles très variées et systématiquement adaptées aux situations qu’elles soient comiques ou plus sombres.
Pour la clientèle habituelle
Anonymous;Code ne révolutionne pas le style et reste destiné au public de niche des visual novels. Il faut aimer lire des tonnes de texte, mais c’est récompensé par l’intérêt de l’histoire même si elle est un peu courte par rapport à ce que les Science Adventure ont l’habitude de proposer.
Pour ce titre, ce qui sert de gameplay au delà de la lecture est la possibilité de recharger une sauvegarde précédente pour recommencer et éviter les futurs funestes. Cette option arrive après environ deux heures de jeu (et le générique chanté tardif). Loin d’être un gadget, cela s’avère être très prenant d’autant que Pollon brise le quatrième mur à cette occasion. Si ça ne paraît pas être grand chose en terme de gameplay, c’est autrement plus satisfaisant que des séries de QTE tant cette fonctionnalité est utilisée de façon maligne par les auteurs.
Finalement le seul défaut du jeu est que pour pleinement en profiter il vaut mieux avoir joué aux titres précédents des Science Adventure, mais c’est probablement déjà le cas pour le public des visual novels. Sinon, c’est une bonne excuse pour se lancer dedans et découvrir une œuvre ambitieuse qui ne déçoit que rarement.
Testé par Aragnis sur PlayStation 5 avec une version fournie par l’éditeur.