Ne croyez pas aux promesses des talibans



Les nouveaux maîtres de Kaboul cherchent à présenter une image rassurante et plus moderne qu’il y a vingt-cinq ans. En réalité, rien n’a changé, estime ce journaliste américain.

Lorsque les talibans ont mis Kaboul à sac pour la première fois il y a vingt-cinq ans, le groupe avait déclaré qu’il ne chercherait pas à se venger, et proposait une amnistie à toutes les personnes ayant travaillé pour l’ancien gouvernement. “Les talibans ne se vengeront pas”, avait alors déclaré un commandant taliban. “Nous n’avons aucune rancune personnelle.” Lorsque cette promesse avait été faite, le président évincé, Mohammad Najibullah, n’avait pas pu réagir, étant indisponible. Il venait d’être castré par les talibans, qui lui auraient ensuite fourré ses organes génitaux sectionnés dans la bouche, avant de le pendre peu après à un lampadaire.

Les informations en provenance de Kaboul sont sans doute plus rassurantes pour qui ne connaît pas cette histoire. Les talibans ont une fois de plus déclaré une amnistie générale en demandant à chacun de se présenter au travail le lendemain matin et de se préparer à s’unir derrière un gouvernement taliban qui gouvernera selon la loi islamique – mais peut-être, ont-ils laissé entendre, sans la brutalité qui les a rendus tristement célèbres pendant leur règne de 1996 à 2001. Les femmes pourront poursuivre leur parcours éducatif dès lors qu’elles porteront le hidjab, et les talibans ont assuré qu’ils garantiraient le respect des droits de l’homme et la liberté de parole et d’expression, dans la mesure où ceux-ci sont conformes à la charia. (Problème : les talibans ne pensent pas que ce soit le cas.) Un porte-parole taliban a consenti à accorder une interview à une présentatrice de télévision dont le visage était découvert. Sous le régime précédent, les talibans déconseillaient toute représentation du corps humain et n’auraient certainement pas toléré la diffusion du visage d’une femme dans le monde entier.

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Faire régner l’ordre

Les talibans sont désormais les maîtres de l’Afghanistan, et leur priorité première est d’éviter toute forme de chaos. En 1996, le chef du groupe, le mollah Omar, avait demandé aux habitants de Kaboul de résister à la tentation de fuir, affirmant que les talibans assureraient leur sécurité. Omar est mort en 2013, mais ses successeurs – dont son propre fils, le plus haut responsable militaire des talibans – disent exactement la même chose aujourd’hui. Ils ont fait en sorte que le numéro de téléphone de la police fonctionne, et ils appellent la population active, y compris les policiers fidèles au gouvernement précédent, à se

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Auteur

Graeme Wood

Graeme Wood est un contributeur régulier du mensuel The Atlantic, ainsi que des magazines  américains The New Republic et Pacific Standard. Il enseigne également la science politique à l’université de Yale, dans le Connecticut. Il a étudié pendant 15 ans les langues du monde musulman (arabe, persan, turc) et a vécu et travaillé au Moyen-Orient de 2002 à 2006.

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L’anticipation est l’un des points forts de The Atlantic depuis sa création en 1857. Cette vénérable publication, où écrivent les plumes les plus prestigieuses du moment, a su mieux que tout autre magazine américain prendre le

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