Au Japon, l’audience des sites de mangas pirates explose avec la pandémie



Les éditeurs japonais s’inquiètent de plus en plus de la concurrence des plateformes pirates. Confronté à la difficulté de lutter contre ces sites hébergés à l’étranger, le gouvernement a décidé de cibler les utilisateurs : ils pourront désormais être condamnés pour téléchargement illégal de mangas.

Depuis un an, les lecteurs japonais sont de plus en plus nombreux à dévorer des mangas piratés sur des sites illégaux, causant un préjudice considérable aux éditeurs, rapporte le journal économique japonais Nihon Keizai Shimbun.

L’ABJ, une association qui regroupe les principales maisons d’édition japonaises, estime à 200 milliards de yens (1,56 milliard d’euros) le montant des pertes liées en 2020 aux sites proposant des œuvres piratées – un chiffre qui représente un tiers du montant total du marché du manga dans ce pays. Preuve que la crise du Covid-19 a aggravé le phénomène, les mêmes éditeurs estiment à 41,4 milliards de yens (320 millions d’euros) le manque à gagner sur le seul mois de décembre 2020, soit dix fois plus qu’en janvier de la même année.

Face aux sites illégaux, les éditeurs ne restent pas les bras croisés. Shueisha, l’une des plus grandes maisons d’édition japonaises, réputée notamment pour avoir lancé les célèbres séries de mangas Dragon Ball et One Piece, fait fermer plus de 200 sites Internet par an.

Mais la plupart de ces sites étant hébergés à l’étranger, la lutte contre les mangas pirates prend inéluctablement des allures de jeu du chat et de la souris. “De fait, même dans le cas où les ayants droit [d’un ou d’une auteur(e)] exigent la fermeture d’un site illégal auprès d’un administrateur étranger, leur requête reste très souvent sans réponse. Dès que la maison d’édition porte plainte contre ce dernier, il supprime son site et disparaît dans la nature pour en ouvrir un autre”, explique le journal.

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Renforcement de l’arsenal législatif

C’est pourquoi les maisons japonaises ont décidé d’employer les grands moyens. L’Association pour la promotion de la distribution des contenus culturels, qui regroupe 32 entreprises, telles que la maison d’édition Kodansha et le studio d’animation Toei Animation, a annoncé qu’elle allait collaborer avec des hackeurs afin d’identifier les administrateurs des sites pirates. L’association ABJ a de son côté dressé une liste de plateformes illégales, dont elle partage le fichier avec l’État et des entreprises de l’informatique et de la télécommunication.

Le gouvernement a quant à lui fait voter un renforcement de la loi sur les droits d’auteur, dont une nouvelle version est entrée en vigueur en janvier. Les mangas sont dorénavant protégés par un dispositif juridique spécifique, qui permet de sanctionner les personnes téléchargeant des contenus illégaux. Les autorités japonaises misent sur l’effet de dissuasion, mais la loi ne s’applique pas aux sites de streaming, ce qui pourrait constituer “une lacune juridique”, s’inquiète un fin connaisseur du dossier, cité par Nihon Keizai Shimbun.

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Le Nihon Keizai

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