En Chine, archiver la mémoire du Covid-19 est une activité répréhensible



Trois jeunes militants de l’archivage sur l’épidémie commencée en décembre à Wuhan ont été interpellés, accusés d’être des “fauteurs de troubles”.

Trois jeunes Chinois ont été interpellés le 19 avril pour avoir conservé et aidé à la diffusion d’informations sur l’épidémie de Covid-19, selon le site Radio Free Asia. Ils ont été placés en résidence surveillée par la police dans un lieu inconnu de leur famille. Chen Mei, Cai Wei et sa compagne, dont on connaît seulement le nom de famille, Tang, sont accusés d’avoir “cherché des querelles et créé des troubles”, un chef d’accusation utilisé classiquement contre les opposants en Chine.

Cai Wei est originaire du Hubei, premier épicentre de l’épidémie, et travaille dans une entreprise de l’Internet à Pékin. Il a fait ses études à Pékin d’abord dans la finance puis, comme sa compagne, en sociologie. Chen Mei, originaire du Shaanxi, diplômée de l’université de l’agriculture de Canton, travaille dans un organisme d’aide sociale, précise RFA.

“Garder des traces afin d’aider à comprendre”

Tous trois avaient lancé en 2018 un site nommé Duandian Xing pour y collecter tout ce qui dans les médias chinois ou dans les réseaux sociaux faisait l’objet de censure. Le nom du projet, en anglais Terminus2049, fait référence à celui d’une planète de “Fondation”, la série de romans d’Isaac Asimov. Le projet utilise la plateforme collaborative GitHub de Microsoft, peu censurée en Chine selon le South China Morning Post.

Un nouveau chapître de ce projet avait été récemment mis en place. Nommé “2019covmemory”, il rassemble tout document ayant trait à l’épidémie, textes publiés ou non dans les médias ou sur les réseaux sociaux, censurés ou non. Le but affiché étant de “garder des traces afin d’aider les gens à ‘comprendre l’épidémie et les gens qui ont été affectés’”, précise RFA

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Parmi ces textes, l’on pouvait trouver l’interview de Ai Fen, médecin urgentiste de l’hôpital de Wuhan, racontant comment elle avait très tôt tenté d’alerter les autorités de l’Hôpital du Centre de Wuhan, et avait été réduite au silence. Publiée début mars par la revue Zhongguo Renmin, cette interview avait été rapidement censurée.





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