Zelensky annonce la capture de deux combattants chinois et interpelle Pékin
Volodymyr Zelensky a affirmé ce 8 avril que les forces ukrainiennes avaient fait prisonniers deux ressortissants chinois combattant avec l’armée russe dans la province orientale de Donetsk.
“Nous avons des informations montrant qu’il y a beaucoup d’autres ressortissants chinois comme ces deux-là dans les unités de l’occupant”, a déclaré le président ukrainien cité par The Kyiv Independent. Volodymyr Zelensky a aussi publié une vidéo d’un des deux présumés soldats chinois.
“Zelensky a fait savoir qu’il demanderait à son ministre des Affaires étrangères ‘de prendre immédiatement contact avec Pékin et de tirer au clair la réponse que Pékin entend apporter à ceci’, même si l’on ne sait pas si les soldats faits prisonniers ont été envoyés à l’initiative de leur gouvernement ou s’ils ont choisi d’eux-mêmes de s’engager”, commente The Guardian à Londres.
Centaines de mercenaires
“On estime que quelques centaines de ressortissants chinois ont fait le voyage pour combattre en tant que mercenaires avec l’armée russe, comme d’autres venus du Népal et de pays d’Asie centrale. Leur statut paraît différent de celui des 11 000 soldats de Corée du Nord qui ont été déployés sur le front après un accord politique entre Pyongyang et Moscou”, rappelle en effet le journal britannique.
De son côté, le gouvernement chinois est officiellement neutre, même s’il a apporté à la Russie un soutien matériel considérable. Ni Pékin ni Moscou n’ont réagi dans l’immédiat aux propos de Volodymyr Zelensky.
La vidéo postée par le président ukrainien du présumé soldat, parlant en mandarin, contrevient aux conventions de Genève protégeant les prisonniers de guerre de la curiosité du public, relève par ailleurs le Guardian.
Poutine “pas intéressé par la paix”
“Zelensky n’a pas avancé ce mardi que les combattants chinois avaient été envoyés par l’armée chinoise, précise The New York Times, mais il a vu dans leur présence une nouvelle preuve que le président russe Vladimir Poutine n’était pas vraiment intéressé par la paix.” Et ce dans un contexte où Washington prétend jouer les médiateurs pour mettre fin au conflit, note le journal qui cite les mots du président ukrainien.
“Le fait que la Russie implique la Chine ainsi que d’autres pays dans cette guerre en Europe, de façon directe ou indirecte, signale clairement que Poutine n’a en aucun cas l’intention de mettre fin à la guerre.”
Le New York Times observe par ailleurs que “l’annonce sur les combattants chinois intervient quelques heures après que Zelensky a pour la première fois confirmé que des forces ukrainiennes opéraient dans la région russe de Belgorod”.
