“Cette fois-ci, il s’agit d’un reporter basé à Karachi qui avait réalisé des vidéos de braconnage d’une espèce menacée, l’outarde houbara, par des dignitaires arabes”, apprend-on sur le site d’information indien The Print.
“Nazim Jokhiyo a été tué mercredi [3 novembre] après avoir posté une vidéo précisant qu’il avait reçu des menaces au sujet des vidéos qu’il avait réalisées sur les chasses illégales des dignitaires du Golfe au Pakistan”, poursuit The Print, précisant que si la chasse de ces oiseaux est interdite au Pakistan, elle est autorisée pour les riches dignitaires étrangers. Dans une vidéo postée en ligne, on peut entendre Nazim Jokhio dire en ourdou : “Je n’ai pas peur. Je reçois des menaces mais je ne m’excuserai pas”, rapporte le média indien.
Nazim Jokhio avait enquêté sur la venue de plusieurs hôtes étrangers “dans sa localité de Jangshahi, à l’invitation d’un potentat local, Jam Owais Gohram Jokhiyo, député de l’assemblée régionale du Sindh”, détaille Reporters sans frontières dans un communiqué. “Après plusieurs menaces, ce dernier a convoqué à la Jam House, du nom de son domaine, l’auteur de la vidéo afin qu’il vienne ‘s’expliquer’. Nazim Jokhio s’y est rendu mardi 2 novembre, en fin de matinée. C’est la dernière fois que des témoins l’ont vu en vie”, indique l’organisation de défense des journalistes dans le monde.
Jokhio, père de quatre enfants, aurait été torturé à mort dans la maison du député local du PPP”, le Parti du peuple pakistanais, écrit le quotidien pakistanais Dawn. L’autopsie a révélé des ecchymoses sur tout le corps, y compris la tête, poursuit le journal anglophone. Pour le moment, deux personnes ont été arrêtées. Le Pakistan se situe actuellement à la 145e place, sur 180, de l’édition 2021 du classement mondial de la liberté de la presse réalisé par Reporters sans frontières.
