Pas plus grande qu’un département français, la région du Haut-Karabakh est pourtant au cœur d’un conflit ouvert impliquant plusieurs nations : depuis le 27 septembre, l’Arménie et l’Azerbaïdjan se disputent ce territoire, dans des affrontements qui ont déjà coûté la vie à au moins 220 personnes. Peuplée majoritairement d’Arméniens, cette région a pourtant été octroyée à l’Azerbaïdjan en 1921 par Joseph Staline, qui occupait alors les fonctions de commissaire aux nationalités de la Russie soviétique. Depuis qu’elle a déclaré son indépendance en 1991, elle est demeurée l’objet des convoitises de Bakou et d’Erevan.
En coulisses, la Turquie soutient l’Azerbaïdjan, son allié de toujours, tandis que l’Arménie est soutenue par la Russie. Ce que craignent l’Union européenne et les Nations unies, c’est que cette escalade des tensions n’aboutisse à un conflit régional. D’autant que l’issue de cette guerre semble pour l’instant bien incertaine : le dimanche 4 octobre au soir, le président de la république d’Azerbaïdjan, Ilham Aliev, a demandé à l’Arménie de se retirer du Haut-Karabakh, “qu’elle a illégalement gardé sous son contrôle pendant près de trente ans”, sans quoi les affrontements, dit-il, ne cesseront pas.