Super Mario Galaxy + Super Mario Galaxy 2 – Test de Super Mario Galaxy + Super Mario Galaxy 2 – Remaster perfectible, mais plaisir intact
Classiques de la Wii, les deux Super Mario Galaxy apportaient un concept assez génial avec l’utilisation pertinente du pointeur de la manette Wii, sans pour autant rogner sur l’aspect platformer qui montrait la licence au top de sa forme. Depuis, seul le premier jeu était ressorti dans la compilation temporaire et plutôt fainéante Super Mario 3D All Stars, alors on espérait bien que cette fois-ci les deux titres bénéficieraient du traitement qu’ils méritent. Et c’est le cas ; si le remaster a ses imperfections, il nous ramène droit vers l’époque où l’on découvrait ces jeux le sourire aux lèvres.
Chaotique, absurde, mais maîtrisé
Ce qui caractérise le mieux Super Mario Galaxy, et sa suite, c’est leur univers à la limite du chaos. Afin de complètement bouleverser la perspective d’un platformer classique, le jeu nous propulsait sur des mini-planètes que Mario explore sous tous les angles, avec une gravité changeante et des perspectives toujours nouvelles. Si cela occasionnait (et occasionne toujours, le remaster n’ayant pas corrigé ce point) quelques frustrations sur les contrôles avec des changements de caméras qui conservaient la direction précédente, obligeant à lâcher le stick gauche puis repartir dans le bon sens, c’était surtout un festival de découvertes diverses et variées, des surprises en pagaille qui montraient toute l’inventivité dont faisait preuve le studio en charge du jeu. Les deux titres marquaient une vraie rupture avec des platformers plus classiques, mais en conservaient l’esprit, et c’est ce qui en faisait quelque chose de si spécial. La direction artistique n’était pas en reste, toujours dans cette absurdité colorée qui nous emmène sur des planètes qui ne semblent n’avoir aucun sens, mais qui pourtant s’offrent une cohérence globale dans l’univers des Galaxy. Capables d’offrir du challenge, les deux jeux brillaient surtout par la fluidité de leurs aventures, une perpétuelle fuite en avant qui prend le joueur par surprise à tous les instants, un peu à la manière plus récemment des épisodes Odyssey et Wonder, reposant sur ce savoir-faire propre à la licence qui sait offrir des aventures charmantes à parcourir mais qui, en parallèle, proposent un challenge assez intense pour peu que l’on recherche le 100%. Surtout dans le deuxième épisode, Super Mario Galaxy 2 ayant quelques moments franchement plus tendus que le premier. Nintendo en a d’ailleurs parfaitement confiance avec ce remaster puisqu’il y ajoute un « mode assisté » que l’on trouve dans les titres plus récents de la licence, où la vie de Mario est doublée et, surtout, ne peut plus chuter mortellement puisqu’en cas de saut dans le vide il est ramené sur terre grâce à une bulle. Pas indispensable, ce mode permet surtout aux plus jeunes de pouvoir s’y amuser, comme c’était le cas dans les Mario en 2D récents quand l’on choisissait d’incarner l’un des personnages qui possédait un mode assisté.
Les deux aventures, entièrement solo, reposent évidemment sur les mêmes prémices : Bowser a enlevé Peach, il faut la sauver. On peut toutefois aussi parcourir les deux aventures dans un mode « co-star » dans lequel le deuxième joueur contrôle un pointeur afin de récupérer les poussières d’étoiles qui servent ensuite notamment à canarder les ennemis (pour interrompre leurs mouvements le plus souvent) ou à nourrir les Luma, petites créatures de l’espace, qui nous filent un coup de main occasionnel. Pas forcément intéressant pour le deuxième joueur, ce mode reste à réserver aux plus petits qui accompagneraient leurs parents, de quoi leur donner une manette et les laisser s’amuser à récupérer toutes les poussières d’étoiles à l’écran pendant que le joueur principal s’occupe d’avancer et de réaliser les phases de plateforme. Néanmoins, Nintendo profite quand même des fonctionnalités propres à la Switch 2 pour ajouter à ce mode coopératif le contrôle en mode « souris » du Joy-con, qui marche très bien, mais auquel on préfère quand même l’utilisation plus classique du gyroscope qui mime le comportement d’un pointeur Wii. Pour le reste, le gameplay reste identique aux jeux originaux, les deux remasters ne cherchant pas à réinventer la roue. Il est plutôt question ici de faciliter l’accès à deux classiques de la Wii et surtout de les proposer dans une forme visuelle plus adaptée aux standards de notre époque.
C’est beau comme tout, mais imparfait
Parce que la direction artistique si grisante, empreinte de folie, des deux Galaxy restait limitée par les capacités de la Wii, dernière console qui n’était pas HD, Nintendo propose cette fois-ci les deux jeux en 4K en mode docké et en 1080p en mode portable sur Switch 2. Dans les deux cas, les jeux sont en 16/9 et s’offrent un lissage du plus bel effet qui sublime leurs univers chatoyants. Colorés, éclatants, avec des jeux de contraste très malins qui opposent des planètes colorées à l’espace plus sombre, les deux titres profitent allègrement d’un remaster qui les montre sous leur meilleur jour. Incontestablement les plus belles versions, et malgré des modèles de personnages moins fins que dans Super Mario Odyssey, ils n’ont pas tant de choses à envier aux jeux les plus récents de la licence. On voit bien que les deux titres étaient en avance sur leur temps et poussaient la Wii au maximum ; c’est un plaisir de pouvoir les aborder aujourd’hui dans un tel emballage. Les textures sont plus fines, le flou d’antan a disparu et le tout s’anime avec délicatesse, y compris dans le maniement de Mario qui n’a rien non plus à envier à ses itérations les plus récentes. Les différents power-ups propres au jeu sont encore plus funs à voir et à jouer, idem pour la mise en scène qui tire partie des mini-planètes, rondes, pour nous faire valser au rythme de l’aventure du plombier. C’étaient de véritables indispensables sur Wii et ils le sont encore aujourd’hui, pour les personnes qui n’avaient pas encore eu la chance de s’y frotter, avec en plus quelques ajouts au livre d’histoire de Rosalina, pas forcément nécessaires, mais sympathiques.
Maintenant, il faut aussi, au-delà du plaisir qui nous fait succomber à leur proposition, reconnaître que le remaster sur Switch 2 a ses limites. Pas pour ses qualités techniques (le jeu étant imprenable là-dessus), mais parce que l’on reste face à des jeux qui étaient entièrement pensés pour la Wii et que le portage ne parvient pas à faire oublier. Le gyroscope d’abord, qui émule le comportement d’un pointeur, n’a pas la précision du pointeur Wii. Cela implique d’appuyer sur R régulièrement pour recentrer le pointeur à l’écran. C’est encore plus visible en mode portable où bouger la console entre nos mains pour agiter le gyroscope a vite ses limites, pire encore pour l’alternative permettant d’appuyer sur l’écran tactile pour récupérer les poussières d’étoiles et qui est vite pénible. Alors, cela n’empiète pas nécessairement sur le plaisir de l’aventure, mais certains passages, notamment ceux avec Yoshi dans Galaxy 2, peuvent être plus difficiles que dans l’original à cause de ce manque de précision. Et difficile d’apporter des réponses à ces limites : il était impossible de revoir entièrement le gameplay des deux jeux sans porter atteinte à leur concept qui en fait tout l’intérêt, comme il n’était pas possible de ramener la technologie propre au pointeur Wii sur Switch. Alors, on se contente du gyroscope et on finit par s’y habituer, même s’il y a quelques frustrations occasionnelles ici et là.
Conclusion
Si l’on perd la précision du pointeur Wii d’antan dans deux titres qui exploitaient entièrement les fonctionnalités de l’ancienne console de Nintendo, on y gagne des jeux visuellement sublimés, qui offrent dans leur version Switch 2 des jeux qui ravissent l’œil, tout en nous redonnant le sourire de la première découverte grâce aux multiples surprises que nous réservaient les jeux originaux. Sur le contenu, on retrouve les titres quasiment à l’identique et ça interroge nécessairement sur le coût de ces deux remasters. Néanmoins, pour les gens qui n’ont jamais joué aux originaux ou qui en auraient oublié des éléments, ce sont deux jeux indispensables qui viennent garnir la ludothèque de la Switch et de la Switch 2, tant les deux Super Mario Galaxy font partie des meilleurs platformers de ces dernières décennies.
Test réalisé par Hachim0n sur Nintendo Switch 2 à partir d’une version fournie par l’éditeur.




