Histoire de légendes chinoises
Le joueur de Dynasty Warriors aura le plaisir de retrouver des personnages qu’il connaît bien que ce soient Lu Bu le puissant guerrier à la lance ou l’intriguant Cao Cao.
Mais c’est à peu près tout tant le jeu n’a rien à avoir avec sa déclinaison hack & slash.
On nous propose trois possibilités au départ :
– un mode de jeu d’introduction qui nous guide beaucoup vers la compréhension du jeu
– un mode pour ceux qui maîtrisent déjà le jeu et dans lequel on choisit un personnage parmi des centaines existants ou parmi ceux créés
– un mode de jeu historique dans lequel on nous demande de rejouer une période particulièrement importante des affrontements
Évidemment, je ne peux que recommander aux débutants de jouer au mode introduction. Tout d’abord parce que toutes les actions possibles sont alors expliquées en détail, mais aussi parce qu’il permet de choisir avant tout un rôle en nous conférant un personnage adapté et puissant.
De la même façon, je déconseille de commencer avec des rôles de gouvernant, car on a beaucoup trop de choses à faire alors que l’on est encore en train de digérer les séquences de tutoriel.
J’ai d’ailleurs coupé court à ma première partie en tant que dirigeant après une fessée prise en bataille pour redémarrer avec un soldat au rôle plus simple, mais qui se complexifie en gravissant les échelons.
L’importance d’être préparé
La partie tactique du jeu se divise en deux phases.
Tout d’abord, on a le Conseil dans lequel les décisions à haut niveau sont prises. Le joueur dispose d’un nombre de choix à faire qui dépend de son rôle, un dirigeant pouvant en prendre bien plus qu’un officier de base. Sur le même principe, les choix de l’officier ne sont que des propositions qui peuvent ne pas être suivies.
On ne va pas énumérer ici toutes les actions, mais on peut citer entre autre la possibilité de d’inciter des officiers adverses à trahir ou de préparer le terrain à un assaut plus favorable en faisant se révolter les populations locales.
À la fin du conseil, on répartit une dizaine d’officiers pour s’occuper du fief que l’on occupe et on passe alors à la gestion dudit fief.
Cette gestion est plus locale, il s’agit de gérer les ressources de la ville, de sociabiliser avec les autres personnages importants ou encore de suivre des événements historiques qui font progresser votre héros.
Encore plus ici, impossible de tout décrire sans devoir faire un énorme dossier, mais il est certain qu’on passe un gros moment dans cette phase de la gestion.
Un point important du jeu est toute la partie sociabilisation, car être BFF avec quelqu’un, en plus de recevoir un paquets de stats en bonus, permet d’être à peu près certain de ne jamais le voir trahir ce qui est important dans ce jeu où les alliances peuvent grandement fluctuer. On peut d’ailleurs soi-même quitter son armée avec la caisse sous le bras.
Un soupçon d’action
Tout ce que j’ai précédemment décrit se passe lors d’écrans qui peuvent faire penser à un visual novel, mais il y a quand même quelques éléments d’actions dans ce titre.
Évidemment, il y a les batailles en tour par tour à base de cartes à hexagones sur lesquelles se déplacent et s’affrontent les troupes. Elles sont assez classiques, mais sublimées par les interactions entre les divers héros qui se prêtent main forte et communiquent en combat. Cela donne un côté épique très plaisant à la moindre escarmouche.
Un point très important à gérer est le moral de vos troupes qui permet d’utiliser ou non des capacités spéciales qui font la différence.
Mon seul petit regret sur cette phase est à quel point certains héros peuvent faire pencher la balance quand on voit une troupe bien nombreuse perdre presque dix fois plus d’hommes que l’adversaire sans raison apparente à part le fait qu’à sa tête il y a un héros autrement plus fort que l’officier d’en face. On pourrait dire que c’est un hommage à Dynasty Warriors.
Mais du coup, cela entre en compte : rapidement, on évite avec nos troupes mineures d’aller sur l’escouade du bourrin d’en face et on se concentre sur les troupes satellites.
Cette phase démontre au joueur à quel point il peut être mal préparé parfois et qu’il vaut mieux prendre son temps avant toute chose.
L’autre phase un peu action du jeu sont les duels qui peuvent être armés ou rhétoriques, chacun s’appuyant évidemment sur des statistiques et capacités différentes.
Lors de ces duels, on tire des chiffres que l’on doit associer pour gagner le round et plus largement le combat.
Ces duels servent à sociabiliser, mais peuvent aussi se déclencher lors de certains événements.
Un très beau remake
À sa sortie en 2001, le jeu s’était fait reprocher des graphismes datés. Le moins qu’on puisse dire est que le remake a fait un excellent travail tant chaque écran est un régal pour les yeux. Les personnages sont tous magnifiquement dessinés et les légères animations évitent un effet de platitude. Si on veut pinailler, on peut reprocher aux duels d’avoir des animations sommaires, mais ça n’est pas très gênant. Globalement, la direction artistique est impeccable.
Même chose au niveau musical, les divers thèmes sont un ravissement pour l’oreille et sont toujours adaptés à l’intensité du moment.
On pourra par contre regretter l’absence d’une VF, les textes sont en anglais pour nous autres européens.
Le contenu du jeu est quant à lui énorme, pas une campagne ne ressemble à une autre et si lassitude il pourrait y avoir, elle viendrait du fait d’enchaîner parfois des actions routinières lors des Conseils et de la gestion des villes, mais tous les événements qui peuvent se produire relancent constamment l’intérêt.
Romance of the Three Kingdoms 8 Remake est une excellente remise aux goûts du jour d’un très bon jeu de stratégie dont le principal défaut est sa courbe d’apprentissage qui peut donner l’impression d’être noyé sous les possibilités au départ. Mais si on s’en donne la peine on se rend compte que c’est en réalité tout à fait gérable et surtout très agréable de participer à toutes ces conquêtes.
Testé par Aragnis sur PlayStation 5 avec une version fournie par l’éditeur