Pékin a enlevé aux Hongkongais les mots de la révolte



Avec la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin depuis le 30 juin, le régime chinois a repris la main sur Hong Kong. Cette journaliste, qui a longtemps couvert la Chine, décrit une population désemparée, muselée, et qui vit désormais dans un climat de peur. 

En suivant et en écrivant sur le mouvement de contestation à Hong Kong, j’ai commencé à remarquer des vides qui se formaient un peu partout. Un patchwork mouvant de carrés blancs, noirs et gris est apparu sur les murs et les trottoirs, à mesure que s’effaçaient les slogans contestataires. Maintenant que Pékin a promulgué sa loi de sécurité nationale à Hong Kong, c’est un trou béant qui s’est subitement ouvert pour soustraire aux regards et aux esprits les mots, les idées, le débat public – et même les individus.

Cette loi vient interdire le sécessionnisme, la subversion, le terrorisme et la collusion avec des forces étrangères. Les Hongkongais en ont eu un premier aperçu à l’instant même où elle est entrée en vigueur mardi 30 juin à 23 heures, alors que la manifestation du 1er juillet [marquant l’anniversaire de la rétrocession à la Chine] était elle-même déclarée illégale.

En un clin d’œil, la loi imposée par le pouvoir central a institué nombre des changements tant redoutés par la population de la région administrative spéciale (RAS) : elle accorde à la justice continentale le pouvoir de juger certains délits commis à Hong Kong, les forces de sécurité de Pékin sont autorisées à s’implanter dans l’île, les tranferts de suspects vers la Chine sont rendus possibles, et l’éducation à la sécurité nationale fait son entrée dans les écoles hongkongaises.

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Dès le 2 juillet, le gouvernement central avait annoncé que le slogan le plus repris – huit caractères chinois signifiant “Libérer Hong Kong, révolution de notre temps” [d’après leur traduction de l’anglais “Liberate Hong Kong, revolution of our time”] – était en infraction avec la loi en raison de son “allusion à l’indépendance de Hong Kong”. Ces mots étaient entonnés à l’unisson dans toutes les manifestations [depuis un an]. Depuis l’

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Louisa Lim

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Ce qu’impose la loi sur la sécurité nationale

La nouvelle loi sur la sécurité nationale est entrée en vigueur le 30 juin. Ses principales dispositions sont les suivantes :

  • Un Office de protection de la sécurité nationale est mis en place à Hong Kong, dont les membres nommés par Pékin ne sont pas soumis aux lois locales.
  • Une unité de police spécialisée est constituée : elle peut effectuer contrôles d’identité, écoutes téléphoniques et perquisitions sans mandat.
  • Le transfert de suspects vers la Chine est autorisé “dans les cas complexes”.
  • Tout message prônant l’indépendance est interdit.
  • Toute atteinte à des biens, des systèmes ou des personnes visant à “forcer” un infléchissement politique sera considérée comme du terrorisme.
  • Toute interférence avec le travail de l’administration sera considérée comme de la subversion.
  • La sécurité nationale sera enseignée dans les écoles et promue dans les médias.

En cas de non-respect de cette loi, les sanctions peuvent aller jusqu’à des peines de dix ans de prison ou la détention à vie.

Source

L’indépendance et la qualité caractérisent ce titre né en 1821, qui abrite certains des chroniqueurs les plus respectés du pays. The Guardian est le journal de référence de l’intelligentsia, des enseignants et des syndicalistes. Orienté au

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