Palworld était l’un des gros succès de ce début d’année – grâce à sa proximité avec les Pokémons ? Après neuf mois d’enquête, Nintendo engage des poursuites contre Pocketpair pour contrefaçon de brevets (et pas violation de propriété intellectuelle).
C’était l’un des grands succès populaires de ce début d’année : en janvier dernier, le lancement de Palworld a fait sensation et en quelques semaines, le studio Pocketpair revendiquait la vente de 15 millions de copies de son jeu sur Steam, en plus de 10 millions de joueurs sur Xbox.
La sortie de Palworld s’accompagnait néanmoins d’une polémique du fait de la proximité de son univers avec celui des Pokémon – pour nombre de joueurs, Palworld est un « Pokémon avec des armes ». Fallait-il y voir une simple inspiration ou un plagia éhonté ? Dans la foulée du lancement, on se souvient que Nintendo et the Pokémon Company précisaient n’avoir octroyé aucune autorisation de leurs licences et indiquaient initier « une enquête » pour déterminer s’il était ou non opportun d’engager des poursuites. Neuf mois plus tard, l’enquête accouche manifestement de ses conclusions et le duo annonce aujourd’hui engager des poursuites contre Pocketpair.
Dans un communiqué lapidaire, Nintendo et The Pokémon Company indique donc avoir « intenté une action en contrefaçon de brevet devant le tribunal de district de Tokyo contre Pocketpair (…) le 18 septembre 2024 ». Et de préciser : « ce procès vise à obtenir une injonction contre la contrefaçon et des dommages-intérêts au motif que Palworld, un jeu développé et publié par le défendeur, porte atteinte à plusieurs droits de brevet ».
Poursuivi pour contrefaçon de brevet, mais pas pour violation de propriété intellectuelle
Nintendo et The Pokémon Company n’en disent pas davantage à ce stade – notamment sur ce qui est reproché précisément à Pocketpair. On peut dès lors s’interroger au regard de la formulation du communiqué. Il n’évoque pas un cas de violation de propriété intellectuelle (le régime applicable si Nintendo et The Pokémon Company reprochaient à Pocketpair d’avoir plagié ses Pokémons), mais une contrefaçon de brevets, c’est-à-dire d’avoir reproduit des mécaniques de jeu ou des systèmes protégés. Manifestement, Nintendo et The Pokémon Company contestent l’utilisation par Pocketpair de certaines mécaniques de gameplay (le fait de capturer des monstres ?), pas la reproduction des monstres eux-mêmes.
On imagine que Nintendo et The Pokémon Company ont calculé le risque juridique de leur action et estimé que la contrefaçon de brevet avait davantage de chances d’aboutir que la violation de propriété intellectuelle (tout en limitant le risque d’affaiblir leurs propres droits de propriété intellectuelle en cas d’échec). On se souvient néanmoins qu’en terme de gameplay, Takuro Mizobe (le patron de Pocketpair) revendiquait une inspiration davantage puisée dans des titres comme ARK: Survival Evolved ou Valheim (des jeux de survie intégrant un gameplay de captures de monstres), mais pas dans les jeux Pokémon. On sera curieux de découvrir l’interprétation qu’en fera la justice japonaise.
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