L’Inde croule sous les stocks de combinaisons invendues



Pour encourager la production massive d’équipements de protection individuelle (EPI) contre le Covid-19, le géant asiatique a autorisé les industriels à s’affranchir des normes de qualité. Les soignants indiens n’en voulant pas, les espoirs se tournent maintenant vers l’export.

L’Europe doit-elle s’attendre à voir déferler des tonnes d’équipements de protection individuelle made in India ? “En soixante jours”, le géant d’Asie du Sud est devenu “le deuxième plus grand fabricant du monde après la Chine” de ces combinaisons utilisées par les personnels soignants pour se protéger du coronavirus, révèle l’Indian Express dans son édition du 21 juillet.

Au mois de mars, lorsque l’épidémie a débarqué dans le pays, celui-ci a réalisé qu’il était “en pénurie”. Mais au mois de mai, “l’État a certifié 600 industriels”, ce qui a entraîné “un bond de la production”. Hélas, le respect des normes de qualité a été “oublié” au passage, au point que les professionnels de santé les comparent à des saunas, tant leurs utilisateurs transpirent à l’intérieur, une fois qu’ils ont enfilé les combinaisons “en tissu bon marché recouvert de polyéthylène”.

Une douche froide pour les professionnels du textile

Certains les considèrent même “inaptes” à tout usage domestique. Un médecin de Lucknow rapporte qu’entre “60 % et 70 % des EPI sont retournés à l’envoyeur”. Le 14 avril, le bureau indien des brevets avait imposé la norme ISO 11092 permettant de garantir que les combinaisons seraient “respirantes”, mais pour encourager “une production de masse”, il a fait marche arrière “trois jours après”, à la suite de quoi seule l’exigence d’“imperméabilité au sang et aux fluides corporels définie par le ministère de la Santé” est restée obligatoire.

Voir aussi  SaGa Emerald Beyond - SaGa: Emerald Beyond termine de présenter ses protagonistes et sort en démos

Résultat, l’Inde se retrouve depuis le début du mois de juillet avec “un stock de plus de deux millions d’invendus” sur les bras. Dans un premier temps, les autorités “interdisaient toute exportation” de combinaisons, le temps que la demande locale soit satisfaite. Elles ont fini par autoriser “de manière restrictive” leur vente à l’étranger.

Entre-temps, leur prix unitaire a chuté de 1 500 roupies (17,60 euros) “à moins de 300 roupies” (3,50 euros). Une douche froide pour les professionnels du textile de Tiruppur, capitale indienne du tissu tricoté (par opposition aux matériaux tissés), qui espéraient empocher rien qu’en 2020 “entre 100 et 150 milliards de roupies” (entre 1,1 et 1,8 milliard d’euros) de chiffre d’affaires, grâce aux EPI contre le Covid-19.

Lire l’article original

Source

S’autoproclamant “India’s only national newspaper”, The Indian Express est le grand rival du Times of India. Il est connu pour son ton combatif et son “journalisme du courage”, ainsi que pour ses enquêtes sur des

[…]

Lire la suite





Source link

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *