Les réparations du sarcophage de Tchernobyl estimées à plusieurs dizaines de millions d’euros
Les réparations de l’arche de confinement de la centrale nucléaire de Tchernobyl devraient coûter plusieurs dizaines de millions d’euros, annonce The Guardian, qui s’appuie sur les estimations de plusieurs experts. Et d’après le journal britannique, “il est probable que les gouvernements occidentaux, dont le Royaume-Uni, doivent assumer les frais de travaux de réparation complets, car selon les premières estimations, le coût d’un tel chantier dépasserait les 25 millions d’euros disponibles sur un fonds d’urgence international prévu à cet effet”.
Financée par 26 pays et installée en 2017, la structure d’acier qui protège le réacteur no 4 de la centrale ukrainienne avait été endommagée en février dernier par un drone, dans une attaque dont l’Ukraine et la Russie se disputent la responsabilité.
L’incident n’avait pas provoqué de fuite radioactive immédiate, mais il “avait ouvert le sarcophage aux éléments, ce qui signifie que de la poussière radioactive pourrait être libérée et que l’eau de pluie pourrait s’infiltrer à l’intérieur”. Si les niveaux de radiations sont actuellement à leur niveau habituel, “à long terme, l’arche de confinement est plus vulnérable à la rouille, car elle est davantage aux prises avec les éléments et son revêtement a été abîmé”.
Des tonnes de déchets radioactifs
Des réparations sont indispensables, a récemment estimé la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd). “Sous le sarcophage gît une masse semblable à de la lave, extrêmement radioactive, un mélange de 200 tonnes d’uranium du réacteur no 4 de Tchernobyl et de 5 000 tonnes de sable, de plomb et d’acide borique déversés sur le site par des hélicoptères soviétiques aussitôt après la catastrophe provoquée par le réacteur quand il a échappé à tout contrôle [en avril 1986].”
L’arche de confinement avait été initialement conçue pour durer un siècle, afin de laisser le temps aux autorités de sécuriser les déchets qu’il abrite. En revanche, il n’avait pas été pensé pour résister à une guerre, explique au Guardian Eric Schmieman, un ingénieur américain impliqué dans la création du sarcophage. “Si la plupart des centrales nucléaires sont conçues pour résister à la chute d’un avion, ce n’est pas le cas de cette structure. Car après l’accident de Tchernobyl, en 1986, tout trafic aérien a été interdit dans cette zone.” À l’avenir, le démantèlement du sarcophage lui-même pourrait être compliqué par les récents dégâts.