Les manifestations contre le racisme se multiplient à travers le monde



Près de deux semaines après la mort de George Floyd, les manifestations ont largement dépassé les frontières des États-Unis pour essaimer dans des dizaines de pays, également frappés par les violences policières et le “racisme systémique».

Aux États-Unis, les manifestations – pacifiques dans leur immense majorité – ne montrent aucun signe d’essoufflement. Elles gagnent même en ampleur dans certaines villes, notamment à Washington, où des dizaines de milliers de personnes “se sont rassemblées dans les lieux emblématiques de la capitale – le Capitole, le Lincoln Memorial et près de la Maison-Blanche – pour des marches simultanées et des manifestations massives”, écrit USA Today.

Mais le week-end a aussi vu la multiplication des rassemblements dans le reste du monde, de l’Allemagne à la Tunisie, du Canada à l’Italie – au mépris, le plus souvent, des règles de distanciation sociale toujours imposées par la pandémie de Covid-19.

“La mort de George Floyd a secoué le monde, provoquant des manifestations à travers l’Europe, où les militants prennent la parole contre le racisme systémique est les inégalités” dans leur propre pays, observe le Washington Post.

Des milliers de Britanniques ont ainsi défilé à Londres et dans les grandes villes du pays. Le nom de Floyd était sur toutes les lèvres “mais d’autres noms apparaissaient dans les slogans et sur les pancartes : ceux des Noirs tués par la police au Royaume-Uni”, remarque le quotidien, pour qui la vidéo de George Floyd “a poussé le pays à regarder en face sa propre brutalité policière et son impact sur la communauté noire”.

Pour le Guardian, les manifestations “semblaient vraiment être le début de quelque chose ; pas juste un sentiment de rage isolé face au meurtre brutal de George Floyd, mais l’expression profonde d’un besoin de changement” et d’un “ras-le-bol” face à ces violences policières, qui ont “rouvert d’innombrables blessures” au Royaume-Uni.

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À Paris, “les autorités ont interdit les rassemblements devant l’ambassade des États-Unis, mais des milliers de manifestants s’y sont quand même rendus en fin d’après-midi, ainsi qu’à proximité de la Tour Eiffel”, selon le New York Times. Le quotidien rappelle que les Parisiens avaient déjà manifesté cette semaine “à la mémoire d’Adama Traoré”, un jeune homme noir mort en 2016 après son interpellation par la police. D’après les chiffres du ministère de l’Intérieur, plus de 23 000 personnes ont manifesté en France hier 6 juin, dont 5 500 à Paris. 

“Changement de perception”

De nombreuses manifestations ont également eu lieu dans les grandes villes d’Australie, où ce sont les aborigènes qui font généralement les frais de la violence policière, déplore le Sunday Morning Herald.

“L’horrible mort de Floyd choque les Australiens, mais les indigènes australiens ne sont pas aussi surpris”, écrit le journal. “Certains d’entre eux font remarquer que si nous voulons être épouvantés par la brutalité policière ou la surreprésentation des Noirs dans les prisons, nous n’avons pas besoin de regarder aussi loin que les États-Unis”.

L’arrestation brutale d’un adolescent aborigène cette semaine à Sydney, et un Premier ministre “sur la défensive” face à un journaliste qui lui demandait s’il ne fallait pas y voir un parallèle avec les dérives américaines – “l’Australie est un pays juste, l’Australie n’est pas les États-Unis” fut sa réponse – “illustre le grand aveuglement australien lorsqu’il s’agit de reconnaître les injustices et les violences subies par le peuple aborigène depuis l’arrivée des colons”, estime le quotidien.

Les Belges, quant à eux, s’apprêtent à manifester dimanche – a priori de façon “statique”, pour respecter les consignes de sécurité anti-Covid-19. L’anthropologue Martin Vander Elst, interrogé par Le Soir, estime que le royaume, lui aussi, commence à se regarder dans le miroir.

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“On a très peu de champs d’étude en Belgique pour penser la question du racisme systémique et des violences policières. La majorité des Belges pensent que les violences policières, c’est un phénomène américain”, analyse-t-il. “Il y a un refoulement profond. Quand il y a un cas visible de racisme, c’est l’œuvre d’un dégénéré. La société ne peut pas penser qu’elle est culturellement raciste”. Selon lui, “la manifestation Black Lives Matter de ce dimanche annonce un changement profond de perception”.





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