Les représentants officiels des dix pays de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (Asean) se réunissent à Jakarta (Indonésie) samedi 24 avril pour un sommet consacré à la crise en Birmanie. Près de trois mois après le coup d’État de la junte militaire contre le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi, la rencontre est très attendue par l’ensemble de la communauté internationale, alors qu’une violente répression ensanglante toujours le pays.
L’événement est “sans précédent au cours des cinquante-quatre ans d’histoire de l’organisation, puisque c’est la première fois que l’Asean se réunira au plus haut niveau pour se pencher essentiellement sur la situation préoccupante de l’un des États membres”, décrypte The Bangkok Post, faisant référence au sacro-saint principe de non-ingérence de l’organisation.
Mais la présence du chef de la junte militaire birmane, Min Aung Hlaing, jette une ombre au tableau. Le premier déplacement international du général, tenu pour le principal responsable de la mort de plus de 700 civils, sonne comme une légitimation de son pouvoir, remarque The Diplomat, tandis qu’aucun représentant du gouvernement d’unité nationale (NUG), formé par l’opposition prodémocratie, n’a été convié. L’Asean est, de fait, confrontée à un “défi peu enviable”, écrit le magazine, celui de “prévenir de nouvelles violences, sans paraître influencer la légitimité relative des deux gouvernements concurrents”.
La Thaïlande et les Philippines en retrait
L’intervention inhabituelle de l’Asean dans les affaires intérieures de l’un de ses pays
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Serge Hastom