Le convoyage des premiers réfugiés rohingyas vers l’île de Bhasan Char a commencé jeudi 3 décembre, annonce le Daily Star. Ce site submersible du golfe du Bengale, “régulièrement balayé par des cyclones”, a surgi des eaux en 2012 à la faveur des marées et des changements de courants. Il appartient à la marine du Bangladesh et a fait l’objet de travaux colossaux durant deux ans, afin d’y accueillir dans des bâtiments flambant neufs, érigés à l’abri de grandes digues en béton, des dizaines de milliers de personnes “ayant fui la Birmanie voisine en 2016 et 2017”.
Ces derniers, au nombre de 1 million environ, vivent entassés dans des camps insalubres situés près de la ville bangladaise de Cox’s Bazar, dans l’extrême sud du pays. “Un premier ferry a appareillé au port de Chattogram et a emmené à Bhasan Char 1 642 Rohingyas volontaires, escorté par huit navires militaires”, précise le journal. La traversée a duré quatre heures.
L’officier de marine chargé des opérations de transport a déclaré qu’il “espér[ait] recevoir sur place les agences de l’ONU”, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), “afin qu’elles se rendent compte par elles-mêmes de la qualité des infrastructures bâties à l’intention des Rohingyas”.
Victimes depuis de longues années d’exactions de la part de l’armée birmane, dont les membres sont presque exclusivement de confession bouddhiste, ces réfugiés musulmans forment le plus grand peuple apatride du monde.