Harvestella – Test de Harvestella – Un rateau pour sauver le monde


Parmi les très nombreux jeux du catalogue Square Enix sortis cette année, il y a Harvestella, une sortie probablement plus confidentielle que d’autres. D’abord parce que ce n’est pas une licence déjà installée, mais aussi parce qu’on est face à un jeu hybride entre un J-RPG et une simulation de vie. Un concept surprenant : le jeu nous demande de cultiver toutes sortes de choses pour redonner son éclat à une ferme abandonnée, ce entre deux explorations de zones de combat où on latte tout ce qui bouge pour sauver le monde. Une bonne surprise ?

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La ferme et un sauvetage

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Sous couvert d’un mélange des genres, Harvestella commence comme nombre de J-RPG avant lui. Une fois notre personnage créé selon des choix qui se limitent à homme, femme, non binaire, couleur de peau, des yeux et coupe de cheveux, l’histoire se lance de la manière la plus simple. On se réveille dans un village inconnu, où l’on fait vite la rencontre de Cres, sorte de soigneuse du coin qui nous propose de nous reposer dans une ferme quasi abandonnée. Rapidement, le jeu dévoile ses intentions avec un cristal géant qui semble menacer le village ainsi qu’un personnage inanimé, vêtu d’une armure que personne n’arrive à enlever, surnommé “Augure” par des villageois qui semblent être effrayés par ce soldat représentant d’un mal latent. Sans trop savoir ce qu’on fait là, le jeu pose donc ses bases et amène rapidement les deux facettes de son histoire, avec la ferme d’un côté et le mystère autour du cristal et des Augures qui pourrait impliquer un monde en danger.  Une fois en possession de la ferme, le jeu amène ses mécaniques d’agriculture qui restent tout au long du jeu très basiques, se limitant essentiellement à déblayer le terrain, planter des graines, les arroser quotidiennement et récupérer le fruit de notre dur labeur le moment venu afin de le vendre. Cependant, pour pimenter ce quotidien justement, l’histoire avance tout doucement chaque fois qu’il nous prend l’envie d’explorer les environs en sortant du village, confronté à des ennemis souvent pas très forts pour gagner de l’expérience, obtenir des objets bien utiles pour l’agriculture et surtout, comprendre d’où vient le cristal et les fameux Augures.

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Très “chill” dans son approche, le titre oblige quand même à prendre quelques décisions rapidement puisque chaque jour a un temps limite, les heures passants jusqu’à une nuit inévitable où le héros tombe de fatigue. Il faut donc prioriser certains éléments quand l’on a un objectif précis pour la journée, même si quelques actes quotidiens ne peuvent être évités (comme prendre le temps d’arroser les cultures). Malheureusement, l’histoire est dispensable au possible, avec des dialogues franchement ratés et simplistes et une mise en scène d’un autre âge : on s’attarde finalement peu sur l’histoire qui ne présente pas beaucoup d’intérêt et on se contente de progresser dans les quêtes (qui sont très balisées et dirigistes) afin de progresser et, en parallèle, avoir de quoi développer la ferme. Simpliste dans ses mécaniques, à la fois sur son aspect J-RPG et sur l’agriculture, le jeu s’adresse à un public habitué aux jeux à la ferme, avec un rythme tranquille qui est assez peu demandeur en attention. La formule fonctionne plutôt bien, mais c’est dommage de voir le gâchis d’une écriture qui ne passionne jamais, alors qu’une simulation de vie avec une narration forte était une promesse de Harvestella plutôt attirante. 

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Une exploration frustrante

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La partie combat est assez répétitive, la faute à la simplicité de ses mécaniques et la rébarbativité de l’exploration des différentes zones : une seule touche pour taper, parfois une combinaison pour utiliser un coup spécial et une autre combinaison pour changer de classe en plein combat afin d’utiliser des attaques différentes (par exemple, passer d’une classe basique à l’épée à un mage qui permet de frapper de loin en utilisant sa magie). On fait vite le tour des possibilités offertes par le jeu sur ce point-là, d’autant plus que les ennemis ne présentent que peu de challenge. S’il arrive au bout d’un moment de tomber sur plus fort que soit, il suffit de rentrer à la ferme pour acquérir toute l’expérience de notre journée d’exploration et revenir le lendemain, grâce à des raccourcis débloqués ici et là dans la zone, fort des quelques niveaux pris entre temps pour rouler sur la suite du “donjon”. Le jeu ne pousse toutefois jamais à “farmer” puisque cela se fait naturellement, les quelques barrières de manque d’expérience étant levées aussitôt que l’on ramène l’expérience du jour à la ferme pour voir notre personnage augmenter de niveau. Et cela reste assez rare, puisque les allers-retours entre donjon et la ferme sont le plus souvent causés par le temps limite de chaque journée, rendant l’exploration complète d’une zone de combat impossible en une seule journée. C’est d’ailleurs un point assez frustrant pour le jeu, car même les zones les plus faciles obligent à revenir plusieurs fois pour débloquer des raccourcis au fil de la progression afin d’avoir assez de temps pour en voir le bout lors d’une ultime journée.

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Visuellement, le jeu offre un univers plutôt mignon qui correspond bien à son côté chill, avec des personnages agréables à l’œil bien que très classiques et quelques zones assez colorées qui donnent toujours envie de s’y perdre pour en voir un peu plus. Qui plus est, le jeu peut compter sur une bande originale plutôt agréable, capable à la fois d’accompagner les moments à la ferme et les combats les plus importants dans l’histoire. Néanmoins, difficile de passer outre le déficit technique du jeu qui souffre de grosses chutes de framerate sur Switch, et ce malgré une qualité visuelle franchement pas impressionnante. Outre ses textures d’un autre âge et ses animations qui ont quelques générations de retard, le jeu souffre d’une image très floue, tant en nomade qu’en version dock, qui donne une impression assez désagréable dans certaines zones. Pourtant, le jeu se limite largement à de toute petites zones, très linéaires, mais la comparaison visuelle avec d’autres J-RPG de la console fait assez mal. Certes, on n’est pas sur un triple A et on en a bien conscience, mais on ne peut pas ignorer des limitations techniques qui ont un tel impact visuel. Sur PC, le jeu est plus joli et plus lisse, avec une direction artistique mieux mise en valeur, sans toutefois rivaliser avec les cadors du genre.

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Conclusion

Agréable à parcourir et plutôt attachant, Harvestella est aussi sympathique qu’espéré, avec un univers certes classique mais chaleureux, dans lequel on se plaît à jouer aux apprentis agriculteurs entre deux donjons. Malgré cela, il rate complètement sa partie narrative et se pare finalement d’assez peu d’ambitions, pour un J-RPG facile d’accès et sans prise de tête, qui vise certainement un public plus habitué aux simulations de vie qui seraient en mal d’un peu de piment avec des combats occasionnels. Une bonne idée certainement, néanmoins difficile pour le jeu de se faire une place au milieu d’une année riche en sorties, notamment dans le catalogue Square Enix où il fait pâle figure par rapport à d’autres. 

Test réalisé par Hachim0n sur Switch à partir d’une version fournie par l’éditeur.



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