Forspoken – Test de Forspoken – La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf


80€.

Test réalisé par Peredur sur PC à partir d’une version fournie par l’éditeur.

Alfre a une passion pour les chats

Alfre a une passion pour les chats

Comment ? Ça ne vous a pas convaincu ? Vous voulez un test plus complet ? … Bon, okay. Mais c’est bien parce que c’est vous.

Frey

Forspoken débute dans New York où l’on découvre notre héroine, Alfre “Frey” Holland, qui se retrouve une nouvelle fois au tribunal pour ses larcins. Pour une raison inconnue, son dossier est présent, contenant son casier judiciaire ainsi que des articles de journaux sur sa découverte, bébé, dans le Holland Tunnel. La juge prend pitié d’elle et lui laisse une nouvelle chance, mais il suffit qu’elle fasse quelques mètres dans les rues de New York pour que les ennuis la rattrapent : les gens qui l’avaient commissionné pour le larcin qui l’a menée au tribunal lui demandent des comptes. Elle s’échappe, rejoint l’appart abandonné qu’elle squatte avec son chat, dévoile qu’elle a tout ce qu’il faut pour partir de New York et se faire une nouvelle vie, se réveille au milieu de la nuit alors que les gens qui lui demandaient des comptes ont mis le feu à l’immeuble, car ils se sont dis que c’était la meilleure idée.

New York

Plutôt que de prendre ses affaires et d’attraper son chat en chemin, elle décide de chercher son chat d’abord pour se retrouver à ne plus pouvoir récupérer ses autres affaires avant de partir. C’est donc SDF qu’elle revient là où elle avait été découverte 21 ans plus tôt (21 ans pour pouvoir la faire légalement boire plus tard, dans un autre monde que les USA, en laissant clairement comprendre qu’elle a de l’expérience, mais c’est pas à l’écran donc ça ne compte pas). Sur place, elle découvre un étrange bracelet parlant avant de se retrouver dans un nouveau monde, Athia.

Athia

Dans le nouveau monde, on débarque dans un château en ruine autour duquel rode un dragon. On l’esquive pour essayer de trouver une trace de civilisation, pour tomber sur des créatures malveillantes dont on se débarrasse en  découvrant les pouvoirs magiques nouvellement découverts. On découvre ensuite petit à petit la Corruption qui transforme et rend agressives les créatures, la ville de Cipal qui est le dernier bastion de l’humanité et les Tanntas qui sont de puissantes magiciennes qui règnent sur le monde.

Ils nous est demandé de ne pas divulgâcher l’histoire. Je ne vais donc pas m’attarder plus que nécessaire sur l’histoire. L’histoire est assez classique, avec une base relativement correcte et quelques idées qui sortent un peu du lot, mais le tout souffre d’une qualité d’écriture assez basse, avec régulièrement des situations ou dialogues qui ne font pas grand sens et des ficelles éculées qui gâchent les surprises plus que ne saurait le faire un test. Dès le début du jeu, il m’a évoqué certains téléfilms des années 90. La suite du jeu n’est jamais parvenue à me faire changer d’idée.

Athia

Contenu

Le jeu se compose avant tout d’une série de missions principales, découpées en chapitres de taille très très variable. À côté, on a le droit à une poignée de missions secondaires, appelées Détours, qui ne sont pas passionnantes et ont en plus la particularité de pouvoir être manquées et surtout d’être échouées si elles ne sont pas faites immédiatement. Finalement, on a le droit aux activités réparties à travers le monde.

Activités

Si le monde est assez joli, l’intérêt est assez limité du fait que c’est un monde un peu mort au delà des remparts de Cipal. Il en résulte que ce qu’on peut y faire se résume uniquement à tuer des monstres (dont le bestiaire se renouvelle de temps en temps sans crier gare) et récupérer des choses. On fait ces activités au début pour découvrir un peu de quoi il retourne. Mais on s’en lasse assez rapidement pour les laisser de côté pour l’essentiel, car pas très amusantes, pour une récompense qui semble au mieux inconséquente, faisant donc que le jeu ne consiste pas en grand chose de plus que l’histoire principale (du coup, on fait le tour du jeu en une vingtaine d’heures, mais on peut se faire du mal et passer un bien plus long moment sans carotte autre que le 100%).

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Le jeu est un Action-RPG, mais la dimension RPG est sous exploitée et les éléments traditionnels de progression (niveau, équipement, stats) ne semblent pas avoir grand impact. Du coup, on n’accorde pas grande importance à ces éléments ni à ceux qui y contribuent (malgré quelques idées intéressantes dans le lot, comme le bonus persistant basé sur la façon de jouer), se contentant de ce qu’on peut bien avoir. Rapidement, seuls les refuges (lieu de craft et points de voyages rapides), les beffrois (points de voyage rapide), les sources bienfaisantes (j’en parlerai plus tard) et les puits de mana (idem) gardent une importance, laissant une carotte à l’exploration (avec une certaine limitation puisque malgré le monde ouvert, si l’histoire nous fait aller à un endroit, elle force à faire passer à travers différentes étapes en chemin où il ne se passe rien, juste pour s’assurer qu’on ne se perde pas et faisant fi de la possibilité qu’on puisse déjà aller directement à destination).

Grapin

À noter que si le monde s’ouvre petit à petit, au fur et à mesure de notre progression dans l’histoire, permettant d’emprunter des passages jusque là limités artificiellement (un message nous dit de faire demi-tour et nous téléporte en arrière) ou par nos compétences, il y a un stade où l’on s’approche de la résolution de l’histoire principale et le jeu nous replonge dans une phase assez linéaire, avec un rythme plus intense, mais où on ne peut pas explorer ni tester nos nouvelles compétences de déplacement tant que la fin du jeu n’a pas été atteinte. C’est un développement assez étrange qui donne l’impression que plus ils avançaient, moins ils avaient d’idées et cherchaient à mettre une conclusion à tout ça au plus vite.

Du coup, on se retrouve avec des zones dans lesquelles on n’a jamais eu l’occasion d’aller avant d’avoir fini le jeu. Et donc des zones où il ne se passe rien. Le monde ouvert apporte un contexte à l’aventure, mais n’apporte malheureusement rien au jeu.

Chat démon

Compétences

Frey dispose de différents types de compétences : les compétences de combat, les compétences de déplacement et les compétences d’artisanat. Toutes se trouvent mélangées au sein d’arbres de compétences. On débute avec un arbre, contenant notamment la magie de terre et le parkour magique (la base des compétences de déplacement). Puis, on en débloque de nouveaux au fil de l’histoire.

Arbre de compétences

Lorsqu’on obtient un arbre, on a quelques compétences directement accessibles. Les autres (nouvelles compétences et versions améliorées de certaines compétences) se débloquent pour la plupart en utilisant des points de mana, obtenus en trouvant des puits de mana à travers le monde (prenant la forme d’une éruption de mana au sol, marcher dessus donne un point) ou en prenant un niveau. Entre 1 et 3 compétence par arbre demandent quant à elle de sauter dans une source bienfaisante que l’on peut trouver à travers le monde pour débloquer la compétence associée.

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Il y a pas mal de compétences, avec certaines qui sont super marrantes à utiliser et d’autres dont l’intérêt est moins évident, car pas amusantes, pas utiles, pas pratiques ou encore parce qu’elles sont un peu redondantes avec d’autres compétences. Par exemple, on obtient rapidement la possibilité de sauter contre un mur pour grimper un peu plus haut (avec une limite de hauteur pas vraiment justifiée). Plutôt que d’améliorer cette capacité, on obtient tardivement une compétence permettant de faire une série de sauts dans les airs, uniquement à la verticale et associée à une nouvelle touche.

Arbre de compétences

Au final, on a un système plus complexe que nécessaire, qui aurait pu être fait de façon plus intéressante et surtout qui pose quelques problèmes si on joue au combo clavier-souris. Il y a une série de compétence à utiliser en combat en appuyant simultanément sur les touches A + é + E. Il va s’en dire que je ne l’ai jamais utilisé.

De plus, si le déplacement fait partie des forces du jeu, il n’est pas pour autant réussi. En plus de certaines options de déplacement qui aurait pu être gérées un peu mieux, certains contrôles sont assez approximatifs (pour ne pas dire brouillons). Par exemple, on débloque à un moment une sorte de grappin magique permettant d’aller plus haut ou plus loin si on s’accroche à certains éléments spéciaux du décors – qui font clairement tâche dans le décors – ou à se rapprocher d’un peu n’importe quoi qu’on accroche. Mais la portée est un peu faible et le ciblage est aux fraises. Cependant, c’est peut être du au fait de jouer clavier-souris. En comparaison des Spider-Man (portages PC) et même de Gotham Knights, sortis en 2022, Forspoken qui arrive ensuite n’est clairement pas au niveau.

Arbre de compétences
Arbre de compétences

Précisons qu’à un stade du jeu, un système de défi fait son apparition, poussant à réaliser certaines actions avec une compétence pour débloquer un bonus permanent à la compétence et à la stat de magie associée. Ce sont des défis qui ont l’intérêt de pousser à jouer un peu différemment, mais qui auraient pu être un peu plus agréables s’il ne fallait pas choisir des compétences (3) pour lesquelles activer ces défis.

Technique

Si le contenu est améliorable, qu’en est-il de la technique ?

Options

Au niveau des options, le titre est assez complet, avec des éléments de qualité de vie qui méritent d’y être activés (comme ramasser automatiquement les potions et matériaux en passant dessus) et des options d’accessibilité dont le seul reproche que je ferai est qu’on n’a pas un aperçu de l’effet dans les menus.

Athia
Athia

À côté de ça, le jeu était présenté comme une vitrine technologique. Il est notamment le premier jeu à profiter du DirectStorage, une technologie permettant de déplacer certaines données directement du disque à la mémoire de la carte graphique sans passer par la RAM, permettant de réduire certains de temps de chargement. Il y a quelques contraintes (comme avoir un Windows 10 ou 11 à jour et un SSD NMVe), mais le gain est réel. Les jeux en monde ouvert seamless existent depuis longtemps, permettant de traverser le monde sans chargement, mais ils ont toujours des moments où les données ne peuvent pas être préchargées, comme lors d’un voyage rapide ; s’ensuit donc une phase de chargement. Ici, se téléporter à l’autre bout d’une monde entraîne une interruption qui dure moins de 5 secondes.

Athia
Athia

Si le DirectStorage est assez bluffant et qu’on ne peut qu’espérer le voir se démocratiser, il faut reconnaître que le reste de la technique ne fait pas aussi bien. Le jeu est plutôt stable et ne souffre pas particulièrement de bugs (et pourtant, en apprenant que les clés PC pour les tests seraient disponibles en retard par rapport aux clés PS5 et voyant poindre le jour de la sortie des tests de la version PS5, je m’attendais à ce que le jeu sorte dans un état désastreux sur PC – du coup, j’ai été agréablement surpris sur cet aspect). Par contre, visuellement, c’est la montagne russe. On a parfois le droit à un jeu qui n’a pas à rougir en 2023, parfois on a l’impression de retrouver un jeu d’il y a 20 ans, parfois on a un plan qui mélange éléments paraissant actuels et éléments paraissant avoir 20 ans et parfois on a des éléments qui paraissent avoir 20 ans qui quelques frames plus tard deviennent corrects (je me dis qu’une partie est dû à certaines technologies permettant d’améliorer les performances, mais il y a clairement aussi des choses datées).

Athia

Conclusion

Comme on a pu le voir au cours de cet aperçu, le jeu est très inégal, avec quelques aspects positifs qui sont gâchés, car, s’ils ne sont pas mal utilisés, ils se retrouvent éclipsés par les aspects négatifs (et il y a tellement de choses dont on pourrait parler qu’il est impossible d’être exhaustif à moins de multiplier la taille de ce test). On a ici affaire à un jeu assez moyen qui aurait pu paraître plus correct qu’il ne l’est s’il n’était pas un AAA de Square Enix vendu 80€.

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Dans un sens, il m’a rappelé Biomutant : un jeu en monde ouvert qui a présenté des éléments intéressants, qui a voulu viser un peu plus haut qu’il n’aurait dû, mais qui s’est un peu égaré en chemin pour un résultat un peu en dessous des attentes. Toutefois, Biomutant était fait par un petit studio, soutenu par un moyen éditeur et vendu 40€. Pas par le studio interne de Square Enix derrière Final Fantasy XV. Pour le coup, ce sont des facteurs sacrément aggravants.

Néanmoins, réjouissons-nous, car cet été arrivera le DLC racontant une histoire se déroulant avant le jeu et que les gens ayant pris l’édition deluxe à 105€ ont déjà préacheté.

Athia

Test toujours réalisé par Peredur sur PC à partir d’une version fournie par l’éditeur.



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