ChaoS;HEAd NoAH – Test de ChaoS;HEAd NoAH – Le malaise est un art


Cinq ans après la sortie de Chaos;Child sur consoles PlayStation, Myrhdin est exaucé, car c’est sur la reine des portages qu’arrive le jeu qui le précédait c’est-à-dire Chaos;Head en même temps que Chaos;Child pour une double dose de jeu de qualité. Intéressons nous tout d’abord au premier des jeux de la série Delusional Science Adventure dont le titre le plus connu est probablement Steins;Gate.

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Un otaku pour (anti) héros

Pour être plus précis, ce ChaoS;HEAd arrive dans sa version dite « NoAH » qui contient 10 fins différentes au lieu de 4 ; nous y reviendrons.
ChaoS;HEAd est un jeu de type visual novel, doublé en japonais avec des textes en anglais dans lequel on incarne Takumi Nishijou, un jeune homme aux tendances d’hikikomori qui est un terme japonais employé pour définir les personnes qui essaient de vivre au maximum en marge de la société et qui recherchent l’isolation sociale et le confinement (sans qu’il ne soit question de covid). Lui-même n’aime pas qu’on l’appelle ainsi et préfère se définir comme étant un « dégoûtant otaku »… est-ce réellement mieux ?

Il vit dans un container de cargo posé au sommet d’un immeuble et ne sort que pour aller à l’école Suimei selon un planning qu’il a défini comme étant le minimum à faire pour obtenir ses diplômes.
Très peu à l’aise dans les interactions 3D comme il le dit lui-même, il est totalement différent dans le MMORPG Empire Sweeper Online qui occupe le plus clair de son temps d’autant qu’il y est considéré comme un dieu.

Malgré ses rares et balisées sorties, Takumi se retrouve au milieu d’une série de meurtres plus horribles les uns que les autres dans le quartier de Shibuya où il réside.

Paladin, la classe de ceux qui ne savent pas quoi jouer - jeu non jouable

Une histoire captivante

Avant même son premier chapitre, ChaoS;HEAd NoAH pose une ambiance singulière lors d’un pré-générique de quelques minutes qui annonce qu’on n’est pas la pour rigoler, avant d’enchaîner sur un générique chanté, entraînant, très typique de ce genre de production japonaise.

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Dès ses premières secondes de gameplay, le jeu continue à garder intact l’ambiance posée que ce soit par les écrans bien dessinés, l’histoire qui en dit toujours trop peu alors qu’on veut en savoir toujours plus ou par la qualité de son doublage qui, même si on lit les textes anglais sans comprendre le japonais qui nous est parlé dans les oreilles, participe superbement à l’ambiance.

D’ailleurs, j’ai rarement vu dans un visual novel autant de soins mis à varier les écrans. Certains reviennent plus souvent que d’autres évidemment, mais c’est un plaisir de voir autant d’envie d’illustrer chaque scène.

Notons également la qualité de la bande sonore. Pourtant minimaliste, elle est en grande partie garante du maintien sous pression du joueur. Les scènes où Takumi joue sur son PC avec pour tout son quelques bruits liés au matériel sont tout simplement parfaites.

Daisuke, pas otaku mais plus pervers que Takumi

Un plaisir qui se mérite

Certains joueurs pourront avoir du mal avec Takumi, car il n’est pas facile d’être en quelque sorte mis dans la peau d’un personnage aussi associable mais également parfois malsain et obsédé au point d’en être parfois détestable. Ça peut être d’autant plus dérangeant que l’on ne dispose pas vraiment des contrôles : on suit l’histoire beaucoup plus qu’on la vit.

Si la galerie de personnage n’évite pas toujours la caricature (et ne cherche pas le faire de toute façon), c’est toujours un plaisir de les découvrir avec leur chara design réussi et des interactions avec Takumi qui ne sont jamais simples.

L’action principale hors lecture de texte prend la forme des delusions : à certains moment, la vision se retrouve entourée d’un cercle, signe que Takumi peut avoir des illusions.
En appuyant sur la gâchette gauche, cela colore la scène en vert et entraîne une illusion humoristique/perverse ; avec la gâchette de droite, l’écran vire au rouge pour une illusion sombre/cynique.
Le joueur peut aussi choisir de ne déclencher aucune illusion et de rester ancré dans la réalité.

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Ces interactions, disséminées sur les dix chapitres du jeu, n’ont aucune influence sur la première fin que l’on voit.
Dans cette version Noah, celles-ci définiront certaines fins qu’il sera assez cryptique de trouver seul et malgré un new game+ qui donne son utilité à l’avance rapide, les plus fans de l’histoire passeront probablement par un guide pour tout voir.

L'ordinateur est probablement ce qui raccroche le plus Takumi à la réalité

Combien d’autres ?

Cette première fin gravée dans le marbre et les alternatives compliquées à atteindre pourraient sembler être un défaut, mais il n’en est rien. En réalité ChaoS;HEAd pourrait tout à fait se contenter de son unique fin tant le propos, son déroulement et ses protagonistes sont des personnages forts et marquants.
Ce jeu est un visual novel qui a réduit presque au minimum son côté interactif lié au jeu vidéo et il le vit très bien si le joueur entre dans une histoire assez dure par ses côtés gores et le nihilisme très présent du protagoniste principal.

Concernant sa suite, Chaos;Child, je vous renvoie vers l’excellent test que Myrhdin avait fait à l’époque.

Il est très difficile pour ce genre de jeux d’arriver jusque chez nous et c’est bien dommage. Évidemment, on ne peut pas forcer les gens à apprécier, d’autant que l’absence de localisation en français n’aidera pas à s’y intéresser. Mais quand je vois la qualité de ce jeu et de sa suite, je me demande à côté de combien de pépites du genre on passe.

Seira la... femme de Takumi

Testé sur Switch par Aragnis avec une version fournie par l’éditeur



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