Captain Tsubasa : Rise of New Champions – Test de Captain Tsubasa : Rise of New Champions – La nostalgie au centre du match


Aussi populaire que soient les mangas et anime Captain Tsubasa, on ne peut pas dire que la série ait été gâtée du côté de ses adaptations vidéoludiques. Souvent sous un mélange de football et de jeu de rôle, les adaptations ont rarement quitté les frontières japonaises. Et voilà qu’un nouveau prétendant arrive avec Captain Tsubasa : Rise of New Champions, un jeu qui tente d’aborder le football sous un angle plus proche de l’action et moins porté sur la dimension RPG des autres jeux de la licence. Pas évident cela dit de se faire une place au soleil alors que le marché des jeux de foot est phagocyté par une ou deux séries, mais les autres jeux de foot n’ont pas de tir du tigre, eux.

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Le jeu d’une autre époque

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Quel gamin n’a jamais rêvé d’un grand jeu de foot estampillé Captain Tsubasa ? L’anime qui a rythmé la jeunesse de bon nombre d’entre nous a toujours eu cette aura particulière. Mais à l’heure où les jeux de football ne visent plus qu’une certaine idée de la simulation (bien qu’on puisse s’interroger sur leur réelle proximité avec la réalité), on ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup de places pour le genre de jeux qui assument un côté arcade. La faute sûrement à des coûts de développement qui ont explosé, mais aussi peut-être à un désintérêt d’un public submergé par des dizaines de jeux de foot différents à l’ère des consoles 32 et 64 bits. Pourtant, on voit arriver un ovni, une nouvelle adaptation de Captain Tsubasa, et on doit avouer que le jeu ressemble pas mal à ce à quoi l’on aurait adoré jouer quand on était gamin. Un peu comme une madeleine de Proust, le jeu débarque avec des intentions et des idées qui évoquent une certaine nostalgie, une certaine vision d’une époque révolue.

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Plus proche d’un jeu de combat que de football, Captain Tsubasa : Rise of New Champions nous met de suite dans le bain avec un gameplay qui se veut spectaculaire, où les tacles s’enchaînent sans qu’il n’y ait jamais faute et où chaque joueur se pare de sa plus belle frappe spéciale. On prend nos marques comme on peut, le jeu ayant préféré afficher les noms japonais plutôt que leur traduction française d’époque : exit Mark Landers ou Julian Ross, place à Kojiro Hyuga et Jun Misugi. Celles et ceux qui connaissent la franchise sur le bout des doigts n’y verront que du feu, mais les autres pour qui Captain Tsubasa n’évoque rien de plus que des petits dej devant la télé ont besoin d’un petit temps d’adaptation. Heureusement, le jeu est visuellement fidèle à ce que l’on avait en tête, avec des joueurs facilement reconnaissables et des coups spéciaux qui sont représentés dans des cinématiques bien senties, à l’image de la catapulte infernale des Frères Derrick ou, pardon, les jumeaux Tachibana. On doit bien avouer que l’on s’amuse bien devant les premiers matchs : on retrouve vite nos marques, les sensations sont là et on prend un malin plaisir à enchaîner les frappes avec nos héros d’enfance. Si vous avez perdu un quelconque intérêt pour le football depuis, n’ayez pas peur, puisque le jeu met de côté toute considération tactique et footballistique pour se concentrer sur une histoire de frappe, de parade et d’esquive qui consiste essentiellement à maîtriser un certain timing. Proche de ce qu’un jeu de combat adapté d’un anime pourrait proposer, le jeu repose sur un système simple qui s’apprivoise très facilement et dans lequel les plus grands moments d’éclats sont ceux où un duel s’enclenche en plein air quand deux joueurs tapent la balle. Le football ne devient finalement qu’un enrobage qui sert un affrontement tout ce qu’il y a de plus basique, où on se contente d’appuyer sur tous les ballons lors desdits duels pour en sortir victorieux. Le jeu finit par être très stéréotypé, souffrant même d’un rythme haché par des cinématiques qui se répètent pour montrer les actions emblématiques de l’anime.

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Les développeurs ont quand même mis une barre d’endurance propre à chaque joueur pour pimenter un peu les débats, puisqu’il est impossible de déclencher une frappe spéciale, esquiver un tacle ou rattraper un adversaire une fois l’endurance à plat. On peut toutefois la recharger en arrêtant les efforts, ou en enchaînant les esquives de tacles en remontant le terrain afin de bénéficier de divers bonus (vitesse de frappe, endurance supplémentaire) et filer droit au but. Et si cela est important, c’est parce que les gardiens sont virtuellement imbattables : ne croyez pas pouvoir marquer en décalant intelligemment un attaquant pour déstabiliser les appuis du gardien, imaginez encore moins pouvoir le lober ou placer une frappe dans la lucarne. En réalité, les tirs partent quasi-systématiquement droit sur le gardien et en de très rares occurrences sur le poteau ou à côté. Ceci afin de baisser la barre d’endurance du gardien, car il en a une aussi, à force d’user ses gants en multipliant les frappes. Une fois la barre à plat, il laisse filer dans ses buts à peu près n’importe quelle frappe. Ou bien, on peut la baisser de moitié environ et placer une frappe spéciale qui s’active en maintenant la touche de tir jusqu’à remplir la barre de puissance entièrement, ce qui se révèle être le moyen le plus efficace de marquer. Quand un but est inscrit contre son but, le gardien retrouve son endurance et on repart pour un tour d’usure. Et cela est au final aussi répétitif que ça en a l’air. Les matchs ne ressemblent pas à grand-chose de plus que de l’attaque-défense où on balance le plus de frappes possible dans l’espoir d’enfin en voir passer une, après des séries de passes pour vite remonter le terrain. Le jeu permet d’ailleurs de faciliter les choses avec la “Zone V”, une barre de boost que l’on peut déclencher une fois chargée pour obtenir un bonus temporaire sur tous les joueurs de l’équipe.

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La nostalgie ne fait pas tout 

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Pour exploiter son gameplay, le jeu propose avant tout ses deux modes histoire. Le premier consiste à suivre les aventures de Tsubasa Ozora dans le tournoi national des collèges juste avant qu’il ne quitte le Japon. L’occasion de rejouer quelques matchs importants dans des affrontements très scénarisés où certains buts sont obligatoirement encaissés et de servir une narration à base de scènes de dialogues très statiques et pas forcément captivants, mais qui ont le mérite de titiller la fibre nostalgique. Comme un gros tutoriel de deux ou trois heures, ce premier mode histoire n’est qu’une mise en bouche avant le plat de résistance : le mode Nouveau héros. Cette seconde campagne est l’occasion de créer son propre héros dans un éditeur d’avatar qui reprend tous les codes visuels du remake de l’anime sorti en 2018, dont il reprend d’ailleurs une poignée d’images sous forme de cinématique. L’objectif est d’intégrer une des trois écoles proposées afin qu’un jour, notre héros puisse affronter Tsubasa en club et jouer avec lui dans un tournoi international avec l’équipe du Japon. Plus long que le premier mode histoire, celui-ci a surtout comme intérêt son système de cartes d’ami à débloquer dans des packs achetables avec de la monnaie gagnée en jeu. Cela permet de renforcer les liens d’amitié avec des protagonistes de l’anime et d’apprendre leurs techniques spéciales, dans le but de faire de notre joueur une sorte de footballeur imbattable capable de claquer les meilleures techniques du jeu. On va se le dire : sur la durée, ce n’est pas bien passionnant. Mais comme la première campagne, celle-ci cherche avant tout à satisfaire celles et ceux qui ont un amour sans faille pour Captain Tsubasa, en leur proposant ce que ces personnes auraient probablement adoré dans leur jeunesse.

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L’autre intérêt de la création de joueur, c’est de débloquer des équipes, puisque Bandai Namco a fait le curieux choix de ne pas donner accès immédiatement à toutes les équipes. Jouer en mode rapide, ici nommé “affrontement”, donne accès à tous les clubs de collège, mais les équipes nationales sont pour la plupart cachées derrière le mode histoire. Un choix curieux pour quiconque achète le jeu dans le seul but de se refaire une coupe du monde telle qu’elle était racontée dans l’anime. En outre, le joueur créé est utilisable dans le mode en ligne qui invite le joueur à créer sa propre équipe, avec ses couleurs et son maillot, afin d’y intégrer les joueurs des différentes équipes disponibles. La seule limite est de ne pas dépasser une valeur totale d’effectif, chaque joueur coûtant plus ou moins cher afin d’éviter des équipes “all-star”. Une bonne idée qui devient vite contraignante, car le jeu ne permet pas dans les divisions en ligne, dont le système est proche des saisons en ligne sur FIFA, de simplement jouer avec les équipes de l’anime. Le seul moyen de les utiliser en ligne est d’intégrer ou de créer un lobby à 1 contre 1 ou 2 contre 2 en attendant sagement que quelqu’un nous rejoigne.  Cette manière de faire est hors du temps, loin des standards de confort apporté dans le jeu en ligne des jeux de football actuels. Cette approche d’une autre époque se traduit d’ailleurs très bien visuellement : plutôt vilain, avec un terrain qui paraît trop grand, des tribunes statiques et des animations sommaires, le jeu nous renvoie une ou deux générations en arrière. Captain Tsubasa méritait sûrement plus de soin.

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Conclusion

Pas facile de poser un avis définitif sur Captain Tsubasa : Rise of New Champions. On s’est amusé, indéniablement, et il y a une nostalgie parfaitement assumée dans ce jeu qui tente de créer le jeu auquel on aurait certainement voulu jouer quand on regardait l’anime avec des yeux de gamin. Alors l’émotion prend le pas sur la raison, on passe un bon moment à recréer des moments clés de l’anime et à apprendre, avec notre joueur, des techniques qu’on rêvait de pouvoir exécuter. Le mode multijoueur décuple même ce plaisir quand on se met à balancer en boucle, d’un bout à l’autre du terrain, des tirs emblématiques de l’anime jusqu’à épuisement des gardiens. Cependant, ce Captain Tsubasa est aussi un jeu qui repose sur des mécaniques dont on fait rapidement le tour, qui est visuellement daté et qui offre un contenu pas bien généreux. On aurait par exemple aimé un mode histoire qui retrace véritablement une bonne partie de l’anime qui a bénéficié d’un remake ces dernières années, ou la possibilité de jouer toutes les équipes en divisions en multijoueur sans avoir à créer la notre dans un système de personnalisation d’équipe peu enclin à captiver sur la durée.

Test réalisé par Hachim0n sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l’éditeur.



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