Asterigos – Test PC d’Asterigos : Curse of the Stars – le Souls-lite mythologique


Sorti en septembre dernier sur consoles PlayStation / Xbox, puis en octobre sur PC, Asterigos : Curse of the Stars est le premier jeu du taïwanais ACME Gamestudio. Si ce RPG d’action est passé sous votre radar, il est peut-être temps d’y remédier, car il ne faut pas s’arrêter aux graphismes plutôt simplets : le jeu offre un gameplay riche et varié. Dans le royaume du A-RPG, où le situe-t-on ? On fait le point.

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Si comme moi vous n’avez pas suivi les actualités de ce jeu et n’y connaissiez rien même à la sortie, il n’est pas trop tard, et c’est même encore mieux, car le jeu vient de bénéficier d’une mise à jour qui corrige certains aspects du jeu. Je vous propose donc un tour d’horizon tardif, mais plus proche de l’état actuel du jeu.

Asterigos et Obéligos

Le jeu vous propulse dans une rencontre improbable entre des personnages nordiques et gréco-romains. On y incarne Hilda, une jeune rouquine au caractère bien trempé (je salue au passage les doublages – en anglais, mais le reste est entièrement traduit en français – qui sont parfois vraiment bons, dommage pour l’animation qui ne suit pas). Notre guerrière part à la recherche d’une troupe menée par son père. La piste la mènera à Aphes, une cité dont les habitants subissent une mystérieuse malédiction. Le tout est librement inspiré de la mythologie grecque, on y affrontera des minotaures, des harpies, des soldats au style gréco-romain, mais aussi des loups-garous, des morts-vivants et divers monstres. Côté bestiaire, on est servis (60 nous dit-on), mais aussi du côté des boss (22, dont certains optionnels).

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J’aimerais souligner qu’il ne faut pas s’arrêter aux comparaisons avec les Souls. S’il y a bien un système similaire aux feux de camp et des boss qui vous tueront rapidement si vous y allez en mode bourrin, la difficulté est moindre. Si vous cherchez un challenge “à la Souls”, c’est raté, même en difficulté max. Car oui, on peut régler la difficulté, ce qui permet aux joueurs plus relax d’apprécier le jeu. Personnellement, je déconseille le mode le plus facile, car une fois certains pouvoirs débloqués (mention spéciale à plusieurs pouvoirs du bâton), il n’y a plus aucune difficulté. N’ayez pas peur de mourir, la mort n’est pas pénalisante (on y perd un peu d’argent, sauf en mode facile ou en utilisant un accessoire spécial), on ne perd pas d’expérience et on revient au dernier checkpoint visité. Cependant, la difficulté est quelque chose que chacun appréciera à sa façon. Ça tombe donc vraiment bien qu’Asterigos propose des ajustements.

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Ils sont fous ces romains !

La ville, où se déroule la grosse majorité du jeu, est un labyrinthe. Et ça, c’est vraiment quelque chose qui en rebutera plus d’un. Ni carte, ni radar : il faut avoir un bon sens de l’orientation (ce que je n’ai pas !). Il y a bien quelques raccourcis pour faciliter vos nombreux allers-retours, mais le level design, dans son ensemble, manque d’ergonomie et est un peu inégal malgré quelques signes pour guider dans l’intrigue principale (certains choix semblent étranges également, avec des raccourcis totalement inutiles ou un élément important pour la suite de l’histoire, la foudre, qui peut être facilement raté). Les objectifs ne sont pas toujours clairs, ne passez pas trop vite les textes doublés. Ça fait un bien fou de ne pas avoir la sensation d’un parcours fléché lobotomisant, mais ici, on se perd en permanence tant certains endroits se ressemblent.

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En plus de tourner (beaucoup) en rond, on peut également avoir du mal à bien cerner l’intrigue, car les nombreux personnages sont souvent mal introduits et ceux qui n’aiment pas lire passeront à côté d’un lore assez riche et d’une ambiance plus sombre que ce que laisse supposer le style visuel coloré. Certains personnages ont une histoire intéressante, mais les fragments sont très disséminés et on perd facilement le fil. Le journal des quêtes, même s’il est esthétique, reste vague et désorganisé, il vous faudra une bonne mémoire (ou de la chance) pour résoudre certaines quêtes secondaires. On pourrait passer outre ces quêtes, mais c’est dommage parce que certaines histoires valent le coup et ce sont souvent ces quêtes secondaires qui donnent des accessoires aux propriétés intéressantes comme des bonus d’expérience, plus de matériaux rares, plus d’objets, des bonus aux dégâts, etc. J’ai particulièrement apprécié de voir que certains choix ont des conséquences autres qu’un dialogue différent ; il y a même des récompenses différentes à la clef.

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En bref, il faut prendre son temps pour se repérer et lire beaucoup de texte pour apprécier le jeu. Prenez le temps de tendre l’oreille aussi, Asterigos a quelques musiques vraiment belles, dommage qu’on n’entende l’excellente Emi Evans (Nier) que trop peu souvent au cours du jeu :

Les combats : une panoplie complète

Côté développement du personnage, on a un système de points à répartir à chaque niveau pour les caractéristiques classiques comme l’attaque, les points de vie etc., quelques points bonus en débusquant des bestioles spéciales, mais on a surtout des points pour une belle palette de compétences actives et passives. Dommage qu’on ne gagne peu de points de ce côté là par contre, vous ne complèterez pas l’arbre de plusieurs armes en une seule partie. Néanmoins, vous pourrez remettre à zéro les points répartis de manière limitée par un consommable d’abord, puis de manière plus libre plus tard, mais toujours contre la monnaie du jeu, la poussière d’étoiles.

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Les compétences offrent une belle variété de combat et il est possible que certains ennemis vous forcent à changer d’approche. Vous avez le choix entre 6 armes (épée + bouclier, dagues, marteau, bâton, lance, gantelets) qui ont chacune plusieurs compétences déblocables (à noter que vous n’êtes pas obligé d’équiper l’arme d’une compétence pour la mettre sur votre barre d’action et l’utiliser). Vous pouvez équiper deux armes à la fois pour alterner les attaques. Vous pouvez modifier les armes équipées, les compétences actives et passives, les accessoires équipés, en plein combat. C’est un choix discutable, mais vous l’aurez compris, Asterigos se veut consensuel. Me concernant, j’ai choisi la lance + bâton, c’est très efficace grâce à la parade et à la contre-attaque de la lance, tout en ayant des attaques à distance avec le bâton. Les dagues plairont aux joueurs les plus nerveux, l’épée et bouclier pour les plus défensifs, le marteau pour les plus offensifs. Les gantelets sont un peu à la traîne malgré des idées intéressantes (poser des mines explosives).

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Les combats sont sympathiques, même si la difficulté des boss est très variable, tantôt trop facile, tantôt frustrante (surtout lorsqu’il y a des phases ; je pense notamment à une harpie), mais dans l’ensemble malheureusement c’est peu convaincant si on recherche de la difficulté, car les mouvements sont trop peu nombreux et parfois pauvres. Toutefois, c’est dynamique et on a un large éventail de choix qui permet des combinaisons intéressantes. Petit bémol sur les éléments (astral, feu, glace, foudre) cependant : il est difficile de voir l’intérêt de changer d’élément en fonction de l’ennemi ; s’il n’y avait pas des coffres ou des passages nécessitant l’utilisation d’un élément, on pourrait faire tout le jeu avec celui de départ.

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À noter que l’endurance a été revisitée, on peut maintenant courir à l’infini (hors-combat), mais elle sert toujours pour les esquives ou certaines attaques.

Pour améliorer tout ça, il y a un système d’artisanat. On a la possibilité de créer de nouveaux accessoires (il vous faudra trouver plus de plans dans des coffres piégés pour élargir le choix) via la forgeronne ainsi que renforcer ses armes et notre maîtrise des éléments. Les matériaux nécessaires sont assez rares et il est difficile de se souvenir de quel(s) ennemi(s) ils proviennent donc encore une fois il faudra beaucoup de mémoire ou de chance. Certains matériaux sont obtenus de manière très limitée donc vous ne pourrez pas améliorer toutes vos armes en une seule partie, par exemple. Il faut utiliser les matériaux avec parcimonie donc !

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En bref

On peut féliciter le studio pour sa première production, car Asterigos est un jeu dans lequel on passe plusieurs dizaines d’heures agréables, et plus encore avec le NG+ (qui offre quelques spécificités). Pas d’effet “waouh” sur les graphismes, le jeu ne manque cependant pas de charme et offre parfois de beaux panoramas ainsi que de belles musiques, il est stable sans perte de fluidité et je n’ai pas rencontré de bug majeur. Il souffre cependant d’un manque de clarté et vous vous perdrez sûrement dans les méandres d’Aphes ainsi que dans la multitude de personnages et leur histoire morcelée. Néanmoins, si vous prenez le temps d’observer, et surtout de lire (le jeu est bavard et et distille ses objectifs principaux et secondaires dans de nombreux dialogues et documents), c’est une expérience mystique parfois tragique, avec des combats dynamiques, aux possibilités nombreuses, parfois originales. J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre Hilda dans cette aventure riche et variée. Aimant beaucoup les univers colorés et la mythologie gréco-romaine, je suis ravie de lui avoir donné sa chance. 

  • Le jeu est disponible entièrement en français (sauf doublage audio, en anglais) sur PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series S|X et PC.
  • Un DLC est prévu pour le 23 février et devrait proposer une nouvelle aventure, une nouvelle zone et de nouveaux boss.

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Test réalisé sur PC par JNH à partir d’une version fournie par l’éditeur.



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