“Sur la partie sud de l’avenue Dongsi, on trouve le Yiheyuan [“les Bains de l’harmonie”] ; du côté de Wangfujing, à Bamiancao, il y a le Qinghua Yuan [“les bains Qinghua”]… Avant, on trouvait des bains publics un peu partout en ville”, explique un vieux monsieur en train de se laver les cheveux, qui énumère en fin connaisseur les anciens établissements de Pékin. Montrant une cicatrice sur son ventre, il ajoute : “Vous voyez cette trace de bistouri, c’est parce que je me suis fait opérer d’un cancer du foie il y a deux ans, mais malgré cela la distance ne me fait pas peur et je n’oublie jamais de venir faire trempette ici toutes les semaines. Quand j’étais petit, j’ai fréquenté beaucoup de bains publics du district de Dongcheng [dans le quart nord-est du centre-ville]. Maintenant, à mon âge, je dois dire que j’en ai vu, des bains publics ! Si c’était uniquement pour se laver, je pense que personne ne viendrait d’aussi loin ! Les gens qui sont ici viennent tous pour se détendre.”
Un lieu datant de la fin des Qing
Le “lieu de détente” en question, c’est le Shuangxingtang, un établissement qui se situe en face de l’aéroport Nanyuan [fermé en 2019, dans le sud de la capitale], entre une cour désaffectée et des décombres recouverts de bâches vertes antisable. On raconte que Wang Shuangkui, qui était de la bannière [division mandchoue] jaune bordée de rouge sous la dynastie Qing [1644-1911], avait acheté en 1916 un terrain en bordure de rue de 3 000 m2, où il avait fait construire un petit bâtiment à un étage, baptisé le Shuangxingtang, pour y ouvrir un établissement de bains.
Début avril, ce lieu centenaire accueillait toujours
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Li Muyi