Femmes en Afghanistan : “Avant, j’avais des droits”



Avocates, journalistes, enseignantes… les Afghanes qui avaient réussi à se faire une place dans le monde du travail doivent à nouveau s’effacer, sous la pression du ministère du Vice et de la Vertu. Deuxième volet de notre série consacrée à l’Afghanistan.

Lorsqu’elle exerçait comme avocate de la défense à Kaboul, Aaina Nazar – tous les noms cités sont des noms d’emprunt – refusait en général de représenter des membres de groupes extrémistes tels que la filiale afghane du groupe État islamique, mais elle aidait en revanche les femmes souhaitant divorcer de combattants talibans. Malgré les menaces dont elle faisait l’objet de la part des deux groupes, elle n’avait jamais renoncé à défendre les droits.

Mais depuis le retour des talibans au pouvoir en 2021, les tribunaux afghans ont fermé, et les femmes ont été en grande partie écartées de la vie active. Elle lance :

Il a toujours été difficile d’être une femme en Afghanistan, mais maintenant j’ai peur. Cela m’empêche même de dormir”.

Si la burqa – ce vêtement féminin intégral, avec une grille pour les yeux, qui était devenu dans le monde le symbole du régime taliban renversé par les forces occidentales en 2001 – n’est pas encore très répandue dans le Kaboul d’aujourd’hui, en revanche, les chaises laissées vides à des postes auparavant occupés par des femmes sont devenues la marque du nouveau régime.

Une place gagnée de haute lutte

Pour les habitantes de cette grande ville [5 millions d’habitants], la dépression, l’autocensure et le désir d’émigrer sont venus remplacer les trajets quotidiens pour se rendre au travail, le rouge à lèvres et les projets d’avenir. Par ailleurs, les femmes actives qui ont perdu leur indépendance et leur liberté doivent se battre pour subvenir aux besoins de leur famille dans un contexte de crise économique dramatique et de famine généralisée.

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“Ce n’était pas facile d’exercer comme avocate, même sous le gouvernement précédent : quand vous êtes une femme, personne ne vous écoute, pas même les juges. Mais au moins, je pouvais travailler”, raconte Aaina Nazar. Elle était parvenue à surmonter l’opposition des membres masculins de sa famille pour faire ce métier.

Elle raconte qu’en la voyant progresser dans sa carrière, sa famille s’était réconciliée avec elle mais que, pour autant, son parcours professionnel n’a pas toujours été un long fleuve tranquille.

Retour en arrière

Malgré les menaces de maris, de clients et de groupes terroristes en colère, Mme Nazar passe aujourd’hui ses journées à manifester pour défendre les droits des femmes devant le ministère du Vice et de la Vertu, autre rappel effrayant du précédent régime taliban, qui a régné pendant cinq ans à partir de 1996.

Elle n’est pas seule.

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Sara Perria

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Connu sous le nom de Nikkei Asian Review jusqu’en septembre 2020, le magazine Nikkei Asia conserve la même ligne éditoriale. Une couverture rigoureuse de l’Asie qui souligne l’intérêt du groupe japonais Nikkei sur la

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